Sagot :
Bonjour
Aimer autrui apparaît comme l’exigence morale la plus haute, et l’amour, la vertu la plus pure. "Tu aimeras ton prochain comme toi-même".
L’amour est l’acte qui n’attend rien en retour, qui ne demande aucune réciprocité, mais il reste cependant un sentiment, or, un sentiment ne se commande pas. Si on aime autrui par devoir alors ce n’est pas de l’amour. La vie affective et la vie morale semblent s’opposer.
On a seulement le devoir d’être bienveillant avec autrui. En distinguant deux types d’amour, Kant retrouve l’antique différence entre Eros et Agape. L’Eros est l’amour charnel, qui tend vers la jouissance et le plaisir, il prend la forme d’un désir.
L’Agape(chérir) est un pur don de soi, sans attente de réciprocité. Il est un amour charitable ( il repose sur l’idée que chaque homme porte en lui une valeur infinie).
Le respect d’autrui est la loi fondamentale qu’énonce Kant : "Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen".
Reconnaître la dignité d’autrui comme personne humaine, c’est le respecter, c'est-à-dire voir en lui une fin et jamais simplement un moyen.
Mais ce respect ne résulte pas d’un raisonnement. C’est un sentiment intérieur, non pas de plaisir ou de peine, mais d’admiration. Ainsi, le respect est le seul sentiment par lequel nous accédons à la moralité.
Autrui est un autre être que moi. Malgré nos différences, y-a-t-il entre lui et moi une certaine ressemblance, certains points communs, qui font qu’autrui, bien que n’étant pas moi, n’est pas absolument différent de moi ?
Parce que la cause de nos différences est précisément notre point commun. La liberté explique à la fois notre ressemblance (lui et moi sommes libres) et nos différences (nous réalisons cette liberté de manière différente).
Or, le sentiment de respect provient de la reconnaissance de la liberté d’autrui et de sa dignité comme personne. Le respect c’est la reconnaissance de la moralité d’autrui.
Pour véritablement s’entendre, il faut se trouver une ressemblance. Certes, autrui possède comme moi d’un corps. Mais à cette ressemblance physique s’ajoute parfois une communauté d’esprit...
