Sagot :
Réponse :
Denise était à l'étage et, alors qu'elle pensait être toute à cette inauguration si importante pour son nouvel emploi , elle regardait avec nostalgie et tristesse de l'autre côté de la rue. Il n'y a pas si longtemps, elle se souvenait être arrivée de Valognes avec son frère. L'once Baudu avait été admirable en les hébergeant. Sa boutique était en difficulté. Denise se rappelait avoir été impressionnée par Paris mais surtout par ce grand magasin qui allait ouvrir et dont l'enseigne promettait la réalisation des rêves : "Au Bonheur des dames". Aujourd'hui "le vieil Elbeuf" avait triste mine, elle voyait l'enseigne aux lettres décolorées, et elle imaginait son vieil oncle fatigué, accoudé au comptoir de bois, regarder par la fenêtre ses clientes l'abandonner au profit de ce nouveau monstre du commerce. Ses débuts dans le grand magasin qu'elle avait rejoint par nécessité et par attraction n'avaient pas été faciles. es vendeuses défendaient leur clientèle et surtout se moquaient de sa mine de provinciale. Elle n'avait pas oublié les humiliations, les rivalités. Elle avait résisté aux avances du patron et son ascension avait fait des envieuses. Elle ne regrettait rien. Elle considérait son statut de première vendeuse comme une récompense mais ne pouvait s'empêcher de penser que le grand magasin vivait de la mort des petites boutiques.
Explications :