Sagot :
Réponse :
Plusieurs fois ministre sous la IVe République, adversaire en son temps du général de Gaulle, battu de justesse en 1974 par Valéry Giscard d'Estaing, le socialiste François Mitterrand est élu à l'Élysée le 10 mai 1981 et permet ainsi à la gauche d'accéder au pouvoir pour la première fois depuis la fondation de la Ve République. Cette alternance politique, confirmée par un raz-de-marée socialiste aux législatives de juin, se traduit, dans les mois qui suivent la constitution du premier gouvernement Mauroy où entrent quatre ministres communistes, par une série de mesures visant à « changer la vie ». En plus des nationalisations et de la décentralisation, de nombreuses lois transforment en profondeur la société française : hausse substantielle des minima sociaux, semaine de 39 heures et cinquième semaine de congés payés, retraite à soixante ans, abolition de la peine de mort, remboursement de l'interruption volontaire de grossesse par la Sécurité sociale, légalisation des radios libres, etc. Toutefois, cet « état de grâce » ne résiste pas longtemps à la conjoncture de crise économique, qui contraint Mitterrand à renoncer, dès l'été de 1982, à une relance d'inspiration keynésienne et au réformisme social au profit d'une politique de rigueur budgétaire.