Sagot :
Réponse :L'évolution récente des sciences et des technologies questionne jusqu'à notre condition biologique, remettant en question les limites entre vivant et inerte, organique et mécanique... L'association française Transhumaniste-Technoprog livre son point de vue.
Explications :
Il faut se rendre à l'évidence: la technologie est en perpétuelle évolution, et par conséquent l'être humain aussi. Voilà! Tout est dit, ou presque. Et si vous comprenez bien le sens de cette affirmation par laquelle est introduit ce dossier de L'Express, alors vous comprendrez aussi que les perspectives qui s'ouvrent devant nous vont bien au-delà de simples "changements dans notre quotidien".
Aujourd'hui, les technologies issues de ce qui a été appelé la "Convergence technologique NBIC" (soit la rencontre des nanotechnologies, des biotechnologies, des sciences de l'information et des sciences cognitives) touchent à ce qui, jusqu'à présent, nous paraissait définir l'humain. Le corps n'est plus seulement réparé à l'identique, il peut être remplacé par des prothèses "biomécatroniques" (membres artificiels motorisés reliés à l'organisme) ou des implants bioniques (implants rétiniens pour redonner la vue, implants cochléaire pour restituer l'ouïe, coeur artificiel). Il peut aussi être régénéré grâce à la greffe d'organes cultivés à partir de ses propres cellules souches.
Mais surtout, il peut maintenant être augmenté ou amélioré. En effet, un implant rétinien peut être réglé pour détecter les infrarouges; un implant cochléaire peut être sensible aux ultrasons; une main biomécatronique peut tourner sur elle-même à 360°; un organe régénéré peut ne pas souffrir de malformations congénitales, etc. Par ailleurs, nous n'en sommes qu'au tout début en ce qui concerne les possibilités d'une médecine prédictive et d'une nanomédecine qui ouvrent sur des possibilités de limitation voire d'annulation du vieillissement, et même d'une "neuro-amélioration", c'est-à-dire d'une amélioration des capacités de notre cerveau (voir l'avis n°122 du Comité National d'Éthique).
Ainsi, les progressions médicales actuelles nous paraissent disruptives. Progressivement, ne nous conduisent-elles pas à envisager un changement du paradigme humain? Un trans-humanisme?