Sagot :
Réponse :
Explications :
4.
Chère Lisa,
Je viens tout juste d’arriver dans les tranchées, heureusement pour moi je ne suis pas en première ligne. Nous avons été placé moi et ma compagnie en seconde ligne plus en arrière des combats, malgré tout cela ne nous empêche pas d’entendre le bruit incessant des obus qui atterrissent tout autour de nous et le bruit incessant des fusils allemand qui cherchent à nous nuire.
Malheureusement comme toutes les choses horribles, on s’y habitue. On finit par ne plus entendre le bruit des soldats qui tombe dans la boue, des rats qui se trimbale le long des boyaux étroits que sont les tranchées, les gémissements des soldats qui attendent avec impatience des ambulanciers qui n’arrive souvent jamais. Les tranchées n’ont rien à voir avec tout ce que tu aurais pu imaginer dans tes pires cauchemars, c’est boueux, froid et lugubre.
Chaque seconde passée ici ressemble à une seconde passée en enfer, j’ai du mal à croire que d’ici je vais pouvoir être utile à qui que ce soit je pense que je mourrais plus rapidement d’une maladie transmise par ces rats parfois plus gros que nos mollets.
Enfin, au moins je suis un minimum à l’abri, je plains réellement ce qui sont coincés en première ligne, obligé de supporter les attaques incessantes et répétitive de l’ennemi...
Ma lettre peut te paraître froide, mais ne t’inquiète pas la chaleur humaine n’a pas encore totalement quitter mon corps, et le souvenir de l’amour que je te porte est encore ancrée au fond de ma poitrine.
Ton devoué,
Lucien
5.
Chère Lisa,
si j’ai mis autant de temps à t’écrire cette lettre parce que je ne savais pas comment faire pour ne pas te choquer au point de détruire tes nuits. J’ai lancé ma première offensive sur le front il y a de cela deux semaines je crois, ici on perd rapidement la notion du jour et de la nuit. Dans ce no man’s land rempli de cadavre de soldats, de trous d’obus et de sang.
Quand le sergent nous a donné l’ordre de monter au front j’ai pensé pendant quelques instants à faire demi-tour, c’est lache, je le sais. Malgré tout je n’ai pas osé j’avais trop peur de me faire canarder par mes propres amis, alors j’y suis allé et j’ai tué des Allemands. Tu vas me dire que c’est normal que c’est la guerre et qu’ils sont nos ennemis, mais je ne peux m’empêcher de me dire que la personne qui est en face de moi pourrait tout aussi bien pu être mon frère ou un cousin. La première personne que j’ai tué était tellement jeune qu’elle aurait pu être notre fils avec quelques années de plus. Les grenadiers ne nous laissait aucun repis, nous obligeant à avancer millimètres par millimètre, et de toute manière, les barbelés nous obligeaient à remper. Nos artilleurs et leurs mitrailleuses répliquaient coup par coup, nous permettant de remuer le plus vite possible, passant à côté de cadavres encore chaud.
Si tu savais comme je regrette, cette guerre atroce qui me détruit un peu plus chaque jour, nous enlevant toute trace d’humanité, au combat, les obus tombaient tout autour de moi, je ne sais pas comment j’ai fait pour les éviter. Les quelques soldats allemands restés dans les tranchées nous tiraient dessus comme un tirerait sur un lapin.
Nous courions tous, nous ne voulions pas aller de l’avant mais nous avions trop peur de retourner en arrière. Tout autour de moi était opaque et sombre, la fumée et les mottes de terre déplacées par les obus volaient dans tout les sens, m’empêchant de respirer convenablement.
c’était l’enfer. Et même si je sais que je finirai là-bas pour tous les gens que j’ai pu tuer au cours de cette guerre, je ne peux m’empêcher de penser que ce sera sûrement moins pire que ce que je vais endurer ici.
Ton dévoué,
Lucien
6.
Chère Lisa,
ici c’est de pire en pire, cela fait maintenant six mois que je suis coincé dans les tranchées la seconde ligne. La peur et le désespoir ont remplacé la chaleur qui m’habitait et la seule chose qui me fait encore tenir debout, c’est le souvenir de notre fils et de l’amour que je te porte. Je n’attend plus qu‘une chose, une perm pour pouvoir revoir ton magnifique visage.
Tu me demandais dans ta dernière lettre comment se passaient mes journées dans les tranchées, et bien sache qu’il ne se passe rien d’interessant. Elle se ressemblent toutes, on se lève, on essaye d’essuyer nos vêtements qui sont souvent humide à cause de la boue ou de la rosée, et on passa la journée à attendre, attendre que les boches viennent ou que l’on reçoive l’ordre de venir à eux. Dans tous les cas ça se finit en boucherie, souvent je perd pendant l‘affrontement les rares amis que j’ai pu me fair.
Je passe mes journées à essayer de comprendre pourquoi le seigneur m’a garder en vie, moi plutôt qu’un autre. Je pense qu’il fait ça pour que je puisse te revoir au plus vite. Dit à notre fils que je l’aime, et sache que je t’aime plus que tout.
Ton dévoué,
Lucien