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Michel-Ange et la Chapelle Chateau Villain Vasari nous a livré la clef de ce qu'on peut appeler "le cycle de Saint Michel" à la fin du pontificat de Clément VII. Pour satisfaire au vœu formé au Château Saint Ange en 1527 pendant qu'il résistait à l'armée impériale, le Pontife avait commandé à Baccio Bandinelli une grande statue en bronze de l'archange "gardien et protecteur du château dont l'aide bienveillante l'avait libéré et tiré de cette prison". La forteresse qui avait si opportunément permis au Pape, au matin du 6 mai, d'échapper aux pires outrages et probablement à la mort, s'il était tombé aux mains des lansquenets déchaînés, s'était révélée comme l'instrument de la Providence. Le château où il avait trouvé refuge et l'archange Michel, dont le nom attaché à l'édifice, perpétuait la mémoire d'un vieux prodige cher aux Romains, se confondaient dans le souvenir reconnaissant de Clément. Deux fois l’archange avait fait le nécessaire en mai : pour le salut pendant l'assaut ; en décembre pour l'évasion réussie. Nous nous en expliquons ailleurs : cette interprétation pieuse et rassurante n'était pas ressentie comme un artifice, un détour destiné à masquer une humiliation sans précédent. C'était la réaction normale de la pensée d'un Pontife après l'épreuve, l'un de ses développements intéresse directement "l'église française" de la Trinité-des-Monts.
Pour en saisir l'articulation, il suffit de considérer les thèmes proposés par Clément lui-même à Michel-Ange en 1533, pour la Chapelle Sixtine. Après une certaine hésitation signalée par Condivi, où il fut question de la Résurrection du Christ, on en vint aux termes indiqués par Vasari : sur les de grands murs (facciate), le Pontife souhaitait au-dessus de l'autel, le Jugement Universel, et en face au-dessus de l'entrée "la chute de Lucifer chassé du ciel pour son orgueil et de tous les anges qui l'avaient suivi dans son pêché, jetés avec lui au fond de l'enfer". La relation avec le "cycle de Saint Michel" semble évidente ; l'archange devait se trouver au centre de la seconde composition. On sait ce qu'il en advint pour la fresque principale au-dessus de l'autel. Pour l'autre que Michel-Ange ne réalisa pas, on a de bonnes indications, qui orientent, justement vers la Trinité-des-Monts. Tout le passage de l'historien doit être cité : "de ces projets il s'est trouvé que Michel Ange avait fait des études et divers dessins, dont se servait à l'église de la Trinité-des-Monts un peintre de Sicile, employé au service de Michel-Ange, comme broyeur de couleurs. C'est une fresque à la Chapelle de Saint Grégoire dans le transept de l’église ; mal exécutée, elle exprime pourtant un effet de "terribilità" avec la diversité des attitudes et des grappes de nus qui, au creux de la terre, sont devenus des monstres aux formes affreuses et bizarres d'une invention fantastique". On a tenté de retrouver par cette voie l'allure du projet, à coup sûr formidable, de Michel-Ange : un dessin de la Casa Buonarroti montre une cascade de figures, qui transpose peut être dans la culbute des damnés des éléments de la chute des anges, et il est tentant de penser que l'extraordinaire composition de Rubens sur ce thème, a pu à travers la chapelle devoir quelque chose à Michel-Ange. La fresque du "garzone", inconnue, a bien existé, les guides la mentionnent, mais plutôt comme une réduction maladroite. Elle disparut au cours du XVIIIe siècle très exactement en 1739, quand on fit sauter le mur du transept pour édifier l'actuelle chapelle terminale des Verospi.