Travail français / latin... Si quelqu'un peut m'aider, ça serai génial !
1) Lire la fable de Phèdre et celle de La Fontaine.
2) Comparer les deux fables : quelles remarques faites-vous ?

Le loup et l’agneau
Jean de La Fontaine

La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l’allons montrer tout à l’heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
– Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu’elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d’Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
– Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l’an passé.
– Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?
Reprit l’Agneau, je tette encor ma mère.
– Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
– Je n’en ai point.
– C’est donc quelqu’un des tiens :
Car vous ne m’épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l’a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l’emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.


Phèdre
Lupus et Agnus

Ad riuum eundem lupus et agnus uenerant,
siti compulsi. Superior stabat lupus,
longeque inferior agnus. Tunc fauce improba
latro incitatus iurgii causam intulit;
'Cur' inquit 'turbulentam fecisti mihi
aquam bibenti?' Laniger contra timens
'Qui possum, quaeso, facere quod quereris, lupe?
A te decurrit ad meos haustus liquor'.
Repulsus ille ueritatis uiribus
'Ante hos sex menses male' ait 'dixisti mihi'.
Respondit agnus 'Equidem natus non eram'.
'Pater hercle tuus' ille inquit 'male dixit mihi';
atque ita correptum lacerat iniusta nece.
Haec propter illos scripta est homines fabula
qui fictis causis innocentes opprimunt.


Sagot :

ACOLOM

Réponse :

Bonjour,

Mes « restes » de Latin sont vraiment catastrophiques, alors j’ai utilisé une traduction de Phèdre pour t’apporter une réponse.

Le Loup et L’agneau

Au bord du même ruisseau étaient venus un loup et un agneau pressés par la soif. En amont se tenait le loup et loin de là, en aval, était l'agneau. Alors, poussé par sa voracité sans scrupules, le brigand prit un prétexte pour lui chercher querelle. « Pourquoi, dit-il, as-tu a troublé l'eau que je bois? » Le porte-laine répondit tout tremblant : « Comment pourrais-je, je te prie, Loup, faire ce dont tu te plains ? C'est de ta place que le courant descend vers l'endroit où je m'abreuve. » Repoussé par la force de la vérité, le loup se mit à dire: « Il y a six mois tu as médit de moi. » - « Moi? répliqua l'agneau, je n'étais pas né. » -- Ma foi, dit le loup, c'est ton père qui a médit de moi. » Et là-dessus il saisit l'agneau, le déchire et le tue au mépris de la justice. Cette fable est pour certaines gens qui, sous de faux prétextes, accablent les innocents.

Les deux fables, celle de La Fontaine et celle de Phèdre ont beaucoup en commun. Elles ont tout d’abord le même titre. Ensuite on remarque une autre similitude,  la morale de la fable est située au début du texte( en général, elles sont à la fin ). Dans les deux fables il y a du discours direct et dans les deux fables l’agneau vouvoie le loup alors que le loup le tutoie. ( ici tu peux citer des exemples des deux textes ).

Les deux fables ont la même issue, la mort de l’agneau.

La différence la plus notable ( mis à part la langue : Latin pour l’une et Français pour l’autre ) est la forme . La fable de Phèdre est écrite en prose alors que La Fontaine écrit son texte en vers.( vers mêles, c’est à dire alternance de vers différents : alexandrins, octosyllabes... ). La versification du texte de La Fontaine le rend plus poétique.

Explications:

Dans une fable moins connue, « Contre ceux qui ont le goût difficile » La Fontaine explique en quelque sorte sa démarche en disant qu’il maîtrise l’éloquence ( don reçu de la muse Calliope )et qu’il utilise  ses talents afin « d’orner toute ces fictions » ( il parle des fables de Phèdre ) et il conclue en disant :

«  cependant jusqu’ici d’un langage nouveau

J’ai fait parler le Loup, et répondre l’Agneau .»

( Par langage nouveau il faut comprendre la mise en vers / versification )

;  )