Sagot :
Hier, j'étais rentré à Paris.
Quand j'avais revu ma chambre, notre chambre, notre lit, nos meubles, toute cette maison où était resté tout ce qui reste de la vie d’un être après sa mort, j'étais saisi par un retour de chagrin si violent que j'avais failli ouvrir la fenêtre et me jeter dans la rue. Ne pouvant plus demeurer au milieu de ces choses, de ces murs qui l’avaient enfermée, abritée, et qui avaient dû garder dans leurs imperceptibles fissures mille atomes d’elle, de sa chair et de son souffle, j'avais pris mon chapeau, afin de me sauver. Tout à coup, au moment d’atteindre la porte, j'étais passé devant la grande glace du vestibule qu’elle avait fait poser là pour se voir, des pieds à la tête, chaque jour, en sortant, pour voir si toute sa toilette allait bien, était correcte et jolie, des bottines à la coiffure. Et je m'étais arrêté net en face de ce miroir qui l’avait si souvent reflétée. Si souvent, si souvent, qu’il avait dû garder aussi son image.