Réponse :
Il se cachait depuis des semaines. son évasion avait fait grand bruit et il fallait maintenant se fondre dans le décor, disparaître, devenir invisible. Pas facile sans appui, sans le sou, sans vêtements et sans nourriture. Il avait marché des heures le long du chemin de halage et épuisé, il s'était affaissé près du pont. Il s'était dit, qu'à tout prendre, ici, loin de tout, il serait un peu à l'abri sous une arche. Son sac sous la tête, il s'endormit, recroquevillé en chien de fusil Tout à coup, il se réveilla. un bruit insolite l'avait alerté dans son sommeil. Le soir était déjà avancé. Il essaya de distinguer quelque chose. Il vit en haut du pont comme une vague silhouette et avant qu'il ait pu comprendre, il entendit un grand plouf. Pas possible. "Le gars s'est jeté à l'eau" se dit-il. Sans réfléchir, il quitta sa veste et sauta. Vieux réflexe d'un homme qui veut en sauver un autre. Le désespéré se débattait dans l'eau . Guidé par le bruit, il le rejoignit, l'empoigna par derrière et nagea avec peine pour rejoindre le bord. Pas question d'appeler des secours, encore moins la police. Il retrouvait des gestes oubliés de jeune secouriste. C'était si loin. Il allongea le noyé sur le côté, le frictionna, lui parle doucement, lui demanda son nom. - "Hubert de Chalumière" répondit le faux suicidé. L'évadé perplexe essaya de discuter un peu pour comprendre ce geste. Il apprit que le pauvre homme pourtant très riche venait de faire faillite et que sa femme l'avait quitté. Deux heures plus tard, le noyé et l'évadé entraient dans la propriété du noble dont le fils magistrat était là et fort inquiet. Un nouveau destin pouvait s'ouvrir. Des circonstances atténuantes. Un bon avocat et une place de majordome. La vie enfin lui souriait.
Explications :
