bojour
j ai un devoir de francais c un texte et il faut repondre au question. merci de m'aider

J'étais fortement constituée, et, durant toute mon enfance, j'annonçais devoir etre
fort belle, promesse que je n'ai point tenue. Il y eut peut-être de ma faute, car a lage ou la
beauté fleurit, je passais déjà les nuits à lire et à écrire. étant fille de deux êtres d'une
beauté parfaite, j'aurais dû ne pas dégénérer, et ma pauvre mère, qui estimait la beaute
plus que tout, m'en faisait souvent de naïfs reproches. Pour moi, je ne pus jamais
m'astreindre à soigner ma personne. Autant j'aime l'extrême propreté, autant les
recherches de la mollesse m'ont toujours paru insupportables.
Se priver de travail pour avoir l'oeil frais, ne pas courir au soleil quand ce bon soleil
de Dieu vous attire irrésistiblement, ne point marcher dans de bons gros sabots de peur
de se déformer le cou-de-pied, porter des gants, c'est-à-dire renoncer à l'adresse et à la
force de ses mains, se condamner à une éternelle gaucherie (=maladresse), à une
éternelle débilité (=faiblesse), ne jamais se fatiguer quand tout nous commande de ne
point nous épargner, vivre enfin sous une cloche pour n'être ni hâlée, ni gercée, ni flétrie
avant l'âge, voilà ce qu'il me fut toujours impossible d'observer. Ma grand mère
renchérissait encore sur les réprimandes de ma mère, et le chapitre (=la question) des
chapeaux et des gants fit le désespoir de mon enfance ; mais, quoique je ne fusse pas
volontairement rebelle, la contrainte ne put m'atteindre. Je n'eus qu'un instant de fraîcheur
et jamais de beauté. Mes traits étaient cependant assez bien formés, mais je ne songeai
jamais à leur donner la moindre expression. L'habitude contractée, presque dès le
berceau, d'une rêverie dont il me serait impossible de me rendre compte à moi-même, me
donna de bonne heure l' air bête . Je dis le mot tout net, parce que toute ma vie, dans
l'enfance, au couvent, dans l'intimité de la famille, on me l'a dit de même, et qu'il faut bien
que cela soit vrai.
Somme toute, avec des cheveux, des yeux, des dents et aucune difformité, je ne
fus ni laide ni belle dans ma jeunesse, avantage que je considère comme sérieux à mon
point de vue, car la laideur inspire des préventions (=préjugés) dans un sens, la beauté
dans un autre. On attend trop d'un extérieur brillant, on se méfie trop d'un extérieur qui
repousse. Il vaut mieux avoir une bonne figure qui n'éblouit et n'effraye personne, et je
m'en suis bien trouvée avec mes amis des deux sexes.

1) A quoi Sand occupait-elle ses nuits ? Ses journées ?
2) Qu'est-ce que ce texte et son écriture révèlent de la personnalité de l'auteur ?
3) Le comportement de Sand est-il conforme aux idées de son époque ?
4) Quelles réflexions sur la beauté Sand mène-t-elle dans le dernier paragraphe ?​


Sagot :

Réponse :

1) "je passais déjà les nuits à lire et à écrire".

Elle consacre ses journées et ses nuits à la lecture, à l'écriture.

2) Elle est lucide, fait son autoportrait avec  un sens de l'analyse et de l'autodérision.

3) Elle n'est pas en accord avec les idées de son temps qui attendent d'une jeune fille de la coquetterie, du soin pour se mettre en valeur et rehausser sa beauté.

3) Elle a préféré se contenter de n'être ni trop belle ni trop laide pour être acceptée par tous, hommes et femmes.

Explications :