Sagot :
Réponse :
Je n’ai plus que les os, un squelette je semble,
Décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé,
Que le trait de la mort sans pardon a frappé ;
Je n’ose voir mes bras que de peur je ne tremble.
Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble
Ne me sauraient guérir, leur métier m’a trompé
Adieu, plaisant soleil ! Mon œil est étoupé,
Mon corps s’en va descendre où tout se désassemble.
Quel ami, me voyant en ce point dépouillé,
Ne remporte au logis un œil triste et mouillé,
Me consolant au lit et me baisant la face,
En essuyant mes yeux par la mort endormis ?
Adieu, chers compagnons ! Adieu, mes chers amis !
Je m’en vais le premier vous préparer la place.
Pierre de Ronsard, Derniers vers (posthume, 1586)
Explications :