Sagot :
Réponse:
Le phénomène migratoire connaît un regain d’intérêt qui se traduit dans les préoccupations internationales. Des études économiques récentes sur l’émigration et son impact sur le pays de départ sont développées. Si la littérature suggère que l’impact de l’émigration sur le pays d’origine est positif, le bilan des études empiriques est en revanche très contrasté. Ce bilan dépend en grande partie du type de migration et de ses modalités .
L’objet du présent travail est de contribuer à l’analyse du phénomène migratoire et de son impact sur le pays de départ en termes de changements socioéconomiques. Ainsi, nous étudierons en premier lieu le phénomène migratoire en Tunisie et son impact à l’échelle du pays. Ensuite nous analyserons ce phénomène dans une oasis continentale du sud-ouest de la Tunisie et son impact au travers des résultats statistiques des enquêtes et des interviews réalisées auprès des ménages émigrants et non émigrants.
L’évolution de l’émigration tunisienne
En Tunisie, la genèse de l’émigration est connue depuis longtemps : les écarts croissants, le développement inégal entre les mondes urbain et rural, la rareté des ressources naturelles, la pauvreté et la mainmise coloniale sur les meilleures terres agricoles ont constitué à l’époque les principaux déterminants du mouvement migratoire. Le phénomène migratoire a débuté par une forte migration interne (exode rural), suivi par un accroissement de l’émigration vers la France . Cette émigration fut souvent “forcée” en fonction des besoins de main-d’œuvre résultant de la Première Guerre mondiale et de la crise démographique française qui s’ensuivit ainsi que du processus de “reconstruction” à la suite de la Deuxième Guerre mondiale