Sagot :
Bonjour.
Ceci est pure fiction.
Une journaliste a pris contact avec un ancien combattant qui a accepté cette interview.
'' Je vous remercie, mademoiselle, de bien vouloir consacrer une partie de votre temps à écouter mes souvenirs de guerre....
Je m'appelle Richard Bertholet, j'ai aujourd'hui 98 ans.
Les événements pour lesquels vous souhaitez m'écouter sont bien lointains mais ils ont marqué toute ma vie.
Lorsque les Allemands ont écrasé les forces françaises, en mai 1940, j'étais consterné par l'ampleur de la défaite et quand j'ai entendu parler d'armistice, je me suis révolté.
J'avais écouté le discours du général De Gaulle, le 18 juin, et je tenais à continuer la lutte avec lui.
Avec l'accord de mes parents, j'ai gagné Saint-Malo où habitaient des amis et ces derniers m'ont aidé à trouver un petit bateau qui faisait régulièrement la navette jusqu'aux ports anglais.
D'accord avec le capitaine, il m'a déposé non loin de Douvres et je me suis présenté aux autorités.
Comme je ne parlais pas un mot d'anglais, il n'a pas été facile de me faire comprendre, un policier m'a même pris pour un espion allemand à cause de mes cheveux blonds.
J'ai été affecté avec d'autres Français dans un centre d'entraînement et j'ai étuidié les rudiments de la langue locale.
Notre formation a été très dure, j'ai appris à décoder des messages, à lire une carte, à pointer une mitrailleuse, à ramper dans la boue, grimper aux arbres, marcher dans la nuit avec un sac de plus de 20 kilos sur le dos, lancer des grenades, me battre au couteau...
J'ai reçu ensuite une formation de tankiste et j'ai été affecté, en 1944, à la célèbre division du général Leclerc, la 2e DB.
C'est avec émotion que j'ai remis les pieds en France et, les 24 et 25 août 1944, mon char a participé à la libération de Paris en détruisant deux tanks nazis puis nous avons défilé dans la ville.... je n'oublierai jamais la liesse populaire, les drapeaux, les gens qui couraient, pleuraient, ces femmes qui grimpaient sur le char pour nous embrasser...
Ensuite, nous avons poursuivi notre route vers Strasbourg que nous avons atteinte après de durs combats et nous avons libéré la ville le 23 novembre.
La joie des Strasbourgeois était indescriptible, Strasbourg, libérée, qui redevenait française...enfin !
Hélas, un éclat d'obus m'a obligé à regagner l'arrière et je n'ai pu continuer notre progression vers le repaire d'Hitler que la division a atteint le 4 mai 1945.
J'ai reçu des décorations, assisté à des cérémonies, écouté des discours.... mais je pense surtout à mes camardes qui sont morts auprès de moi, je revois leur visages, ils étaient si jeunes.... je leur ai survécu 75 ans... pourquoi moi ?
Voilà, mademoiselle, merci d'avoir écouté avec patience ces lointains souvenirs, veuillez excuser ces larmes que je ne puis retenir.... aujourd'hui, j'espère que nos jeunes pourront tirer les leçons de ces affrontements meurtriers et agir en sorte qu'ils ne se renouvellent plus... ".
J'espère avoir pu t'aider.