Sagot :
Bref roman écrit par Victor Hugo, paru en 1834 et dénonçant la peine de mort. L'histoire est en partie fondée sur des faits réels. Claude Gueux est un pauvre ouvrier parisien qui vit avec sa maîtresse. Ils ont un enfant. Un hiver, alors qu'il est au chômage, la faim et le froid l'incitent à commettre un vol. Il est condamné à cinq ans de prison. Emprisonné à Clairvaux, il travaille le jour dans un atelier et passe la nuit en cellule. Par la force de son caractère, C.G. devient le chef des détenus. Les gardiens sont jaloux de cette autorité et se mettent à le détester. Le directeur des ateliers est un homme très froid et très têtu. Lui aussi se met à haïr Claude Gueux. Celui-ci n'arrive pas à calmer son appétit avec la ration de la prison. Un autre détenu, Albin, partage la sienne avec lui. Entre les deux hommes, se noue une amitié qui leur rend la vie supportable. Un jour, un matin, Albin est appelé chez le directeur et ne revient pas. Il a été transféré dans un autre atelier. Claude, malheureux, demande au directeur de remettre son ami avec lui. Celui-ci refuse et ne veut donner aucune explication. Chaque soir, au moment de la ronde, Claude réclame en vain le retour de son ami. Un soir, enfin, il lance un ultimatum au directeur en lui donnant neuf jours pour transférer Albin. Il est mis au cachot. Les neuf jours passent sans qu'il obtienne satisfaction. Il prépare alors une paire de ciseaux et une hache et annonce aux autres détenus qu'il va tuer le directeur des ateliers lors de sa visite quotidienne à huit heures. A sept heures du soir, dans l'atelier, Claude Gueux explique longuement à ses compagnons les raisons de son geste à venir, puis il leur fait don de ses maigres biens. A l'arrivée du directeur, il lui barre le chemin et exige une dernière fois une explication qui lui est refusée. Alors il tue M. D. à coups de hache puis tente de se donner la mort avec les ciseaux. Il survit et, après quatre mois de convalescence, il est jugé par la cour d'assises de Troyes. Les détenus refusant de témoigner contre lui, il les convainc de le faire et veille à ce qu'ils n'omettent rien de ce qu'ils ont vu. le procureur réclame contre lui la peine de mort. Après la plaidoirie de son avocat, Claude prend la parole pour expliquer qu'il a été torturé moralement et que son geste est une réponse aux provocations subies. Les jurés le condamnent à la peine de mort. Résigné, il ne se pourvoit en cassation qu'au dernier moment, pour faire plaisir à une bonne sœur qui l'a soigné. Il refuse les offres d'évasion qui lui sont faites. Le pourvoi est rejeté : sept mois après le crime, on vient lui annoncer qu'il va être exécuté. L'exécution se déroule en public, sur une place, un jour de marché. Claude demande que ses ciseaux et sa ration du jour soient remis à Albin. Il monte sans peur sur l'échafaud et, juste avant de mourir, remet au prêtre une pièce de cinq francs donnée par son infirmière, avec ces derniers mots : "Pour les pauvres".