Sagot :
Réponse :
Le lancement de la collectivisation forcée des campagnes, décidé au Plenum du Comité central du Parti communiste de novembre 1929, s’accompagne de la « liquidation des koulaks en tant que classe » ou « dékoulakisation ». Cette campagne a un double objectif : « extraire » (tel est le terme employé dans les instructions confidentielles) les éléments susceptibles d’opposer une résistance active à la collectivisation forcée des campagnes et « coloniser » les vastes espaces inhospitaliers de la Sibérie, du Grand Nord, de l’Oural et du Kazakhstan. Le premier objectif répond à la vision, clairement exprimée par les bolcheviks dès leur arrivée au pouvoir, selon laquelle la société paysanne, traversée d’antagonismes de classe, recèle des « éléments capitalistes » (koulaks ) irrémédiablement hostiles au régime. Le second objectif s’inscrit dans la mise en oeuvre du 1er Plan quinquennal, lancé peu de temps auparavant (début 1929) qui prévoit le développement d’un certain nombre de régions vides d’hommes, mais riches en ressources naturelles, par une main d’oeuvre pénale ou déportée. La « dékoulakisation » prend donc, pour l’essentiel, la forme d’une expropriation, suivie de déportation, de millions de paysans.