Sagot :
Un succès qui en a surpris plus d’un. Y compris peut-être son auteur, certes un surdoué de la publicité, mais aussi un écrivain d’excellente trempe qui a obtenu le prix Marcel Pagnol pour son premier roman L’Écrivain de famille...
Avec La liste de mes envies de Grégoire Delacourt, on parcourt sans nul doute le dernier livre de l’été, des vacances ou de la rentrée... Lecture agréable et facile pour un roman qui pourrait être une fabulation ou une variation de l’adage, plus que confirmé, «l’argent ne fait pas le bonheur». Et pourtant, cet argent, tout le monde court après... Après tout, mieux vaut pleurer dans une «Cadillac» que sur le caniveau, dira, et avec raison, plus d’un cynique et le commun des mortels.
Madame Bovary, cette fois-ci, c’est vraiment lui, c’est-à-dire l’auteur. Grégoire Delacourt se cache en toute subtilité sous le «je» de Jocelyne, la narratrice mercière qui a aussi un blog de couture et qui vole de petit succès en petit succès à Arras. Succès même côté cœur, où elle se déniche un gentil mari qui s’appelle aussi, en tout bonheur et complémentarité, Jocelyn.
Tout semblait comme un petit conte de fées pour cette mercière qui ne s’est jamais trouvée trop belle, jusqu’au moment où la femme gagne brusquement le gros lot. Au sens premier du terme.
Voilà soudain la manne inespérée de millions d’euros entre ses mains. On a beau établir «la liste de ses envies», c’est-à-dire se procurer tout ce dont on a toujours rêvé (un manteau, une cafetière, une maison, une auto, etc.), pour une modeste mercière, le montant demeure pharaonique et inépuisable. Et l’argent, comme tout appât, attire tous les charognards, flairant goulûment la fortune et ses relents de plaisir et de gourmandise...
Jocelyne, prudente, cache ce fabuleux chèque, qui lui brûle les doigts, dans ses chaussures! Et on vous le donne pour mille, qui le subtilisera? Le mari, pardi! Un mari pourtant avenant, presque angélique et au parcours irréprochable.
Et dans ce changement qui fait tout basculer, l’atmosphère vire au vinaigre. Jocelyn ne sera pas plus heureux en quittant, en lâche voleur, son monde, son foyer, sa femme et ses enfants. Il se payera toutes les putes, prendra tous les apéros sur les terrasses des cafés, dormira (sans sommeil récupérateur!) dans tous les hôtels de luxe, s’achètera sa montre Rolex et tutti quanti, mais le bonheur, oiseau fragile, est parti. Il ne reste qu’un goût de cendre dans la bouche. Jocelyne, quant à elle, tombe dans la dépression, en guérit, mais a le cœur brisé.
Elle réalise avec consternation, et à ses dépens, le pouvoir ravageur de l’argent. Et se souvient de la conseillère psychologique qui l’avait reçue (et prévenue), pour lui expliquer la dangereuse situation avec autant de millions dans les poches...
Gentille et charmante fabulation, menée avec un style simple et clair comme une eau de source. Narration maîtrisée pour un suspense adroit, en touches délicates, avec un choix lumineux des vocables et description des paisibles rythmes de la vie de province. Personnages attachants, sans grands reliefs, croqués comme pour une aquarelle à la transparence d’onde limpide.
Sagesse pour un dicton qui fait rêver toujours les foules? Peut-être, mais surtout, à travers une écriture à la musicalité heureuse, une ode pour les petits bonheurs qui n’ont pas de prix. Il faut y croire...
Tu peux par exeple parler d'un personnage qui avait pas beaucoup d'argent . Mais un jour il gagne beaucoup d'argent il perds tout (famille,amis, etc ..) a cause de son avidité . Au final l'argent cause ça perte