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Ils étaient bien de l'hiver. Et leur nom boueux et têtu ne mentait pas: ils étaient aussi, sans doute par l'ascendance lointaine qui m'importe peu, et bien davantage par la gueule et par l'âme qui s'y lit, ils étaient aussi profondément des Flandres. Les frères Bakroot étaient les rejetons égarés d'une sorte de folie médiévale, terreuse et pour tout dire flamande; ma mémoire les tire vers ce nord; ils y cheminent indéfiniment à la rencontre l'un de l'autre sur une terre de tourbes, d'étendue vaine que la mer de part en part étreint, de polders et de patates naines sous un ciel colossalement gris dans la manière du premier Van Gogh , l'un peut-être ladre et précédé d'une crécelle, ou vilain labourant en braies brunes au premier plan d'une Chute d'Icare, et l'autre , le plus jeune , le mieux dégrossi ,portant à la mode batave, c'est-à-dire provinciale, pluvieuse et comme de deuxième main , la collerette à l'espagnole et l'épée tolédane. Leur visage , je l'ai dit , était de chaux ; sur ce teint friable un menton de pierre affleurait; à leur paleur puritaine aurait convenu le haut chapeau patibulaire des parpaillots d'Haarlem; là-dessous la morne déraison d'un oeil bleu de Delft qui ne perd pas de vue les glaces infernales et les porte sur ce qu'il voit. La broussaille des mauvais sourcils blonds n'exprime rien, trop pâle pour la colère , trop obstinément touffue pour la joie ; mais à la bouche épaisse qui tremble, on voit bien qu'ils retiennent leur larmes. Laissons ce Brabant de légende, laissons-les s'empoigner et redevenir petits enfants.


Je dois faire un commentaire de texte et j'ai trouvé un plan besoin de votre avis!

I) Des personnages flamands comme les autres
II) Des héros de roman
III) Un retour à la réalité

Sagot :

Comment développerais-tu cela?

je suggère de trouver des significations de mots très éloquents pour commencer
et voir comment le texte s'articule
- je verrais une première partie comme le phantasme de l'auteur sur ce que sont les Flamands
- puis une ouverture inattendue à la fin de texte lorsqu'il dit " Laissons ce Brabant de légende, laissons-les s'empoigner et redevenir petits enfants" : l'auteur quitte la dimension onirique pour revenir à la réalité de ce qu'il voit, comme tu l'as souligné dans ta propre partie III.
Ne peux-tu dès lors y intégrer ce que tu as nommé la partie II?

Ce sont des questions essentielles puisque de ce corps découlera l'introduction mais aussi la conclusion!

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