Sagot :
Ce
matin, j'avais décidé de faire un peu de tri dans le grenier. Cela
faisait plusieurs jours que je remettais cette corvée à plus tard
mais il fallait se rendre à l'évidence, je devais m'y mettre.
Je montai d'un pas lourd l'escalier menant à l'étage et ouvrit la porte. Je dus me courber en deux pour la passer et je me souvins que lorsque j'étais petite, je me mettais à quatre patte et je m'imaginais, entrant dans un pays imaginaire, comme Alice qui suivait son lapin blanc.
Lorsque je posai le pied par terre, de la poussière voleta autour de moi, me faisant éternuer à plusieurs reprises. Je frottai mes mains sur mon pantalon, manie que j'avais gardée depuis ma tendre enfance, et qui trahissait mon inquiétude :
Le sol était jonché d'objets hétéroclites, de coupures de journaux, de paquets de lettres etc...
Je soupirai et m'approchai d'une vieille malle en bois. Je m'accroupis devant et me rappelai avoir fait ce geste des centaines de fois, alors que j'étais plus jeune. Je me souvenais avoir posé mes mains sur ce couvercle en vieux chêne et avoir poussé de toute mes force pour ouvrir mon " coffre au trésor ". Je répétai ce geste et découvrit avec émerveillement de vieux jouets oubliés. Pourtant, ce qui suscita chez moi la plus terrible émotion, ce fut une peluche. Un simple petit ourson brun au poil râpé, voir inexistant par endroit. Ses deux yeux de verre d'un noir profond me fixaient avec intensité. Il avait les bras ballants, affaissé sur le côté, on aurait dit qu'il réfléchissait. Ses petites oreilles dressées sur la tête, son petit nez noir pointant vers moi, il m'observai. Je le saisis et le serrai contre moi, telle une gamine. Aussitôt une douce chaleur m'envahie et les larmes me montèrent aux yeux.
Les souvenirs remontaient à flots : moi entourée de peluches et prenant le thé, des jouets étalés tout autour de moi le jour de noël, dans mon lit, mon ours serré contre mon coeur,...
Je saisis une vieille toupies rouge, verte et jaune pour la faire tourner. Je regardait avec ravissement ce jouet tournoyer par terre, ralentissant peu à peu et finissant par s'arrêter. Je tirai de la malle une poupée de chiffon et ses robes roses, vertes ou bleues pâles avec de la dentelles sur les manches et le bas du jupon. Je m'amusais un moment à la changer de tenue.
Soudain, alors que mon regard errai dans la pièce, je vis un grand manteaux vert bouteille avec d'immense poches. Je m'approchai du vêtement et le détachait du clou où il était suspendu. Enfouissant mon visage dans le tissu, je me rappelai l'eau de Cologne de mon père. Je me souvint de ses bras protecteur, de son rire, de son menton râpeux lorsqu'il ne se rasait pas le matin, de son haleine qui sentait la pipe, celle qu'il fumait dès son réveil. Une antiquité qu'il tenait de son père qui lui même la tenait de son père. Je fouillai ses poches mais ne trouvai pas l'objet de bois. Déçue, je remis le manteaux en place. Je remarquai alors une malette oùma mère avait l'habitude de ranger sa toilette « du Dimanche ». Je l'ouvris et mes yeux s'agrandirent. Il y avait là deux magnifiques robes bleue et rouges à dentelles. Un peu vieillotes, soit. Mais tout de même... Je me revis en train de les essayer et de mettre les chaussures à talons de ma mère. Je marchais, ou plutôt trébuchais, en direction de la cuisine et disais de ma voix fluette : « Tu as vu maman comme je suis belle ? ». Alors elle riait et me disais que j'étais la plus merveilleuse des petite fille. Puis elle prenait une part de brioche moelleuse et me la donnait. Je me souviens encore de l'odeur apétissante du gâteau.
Alors, au milieu de tas de vieillerie, un ours en peluche à côté de moi, je souriais en repensant à ma tendre enfance.
Je montai d'un pas lourd l'escalier menant à l'étage et ouvrit la porte. Je dus me courber en deux pour la passer et je me souvins que lorsque j'étais petite, je me mettais à quatre patte et je m'imaginais, entrant dans un pays imaginaire, comme Alice qui suivait son lapin blanc.
Lorsque je posai le pied par terre, de la poussière voleta autour de moi, me faisant éternuer à plusieurs reprises. Je frottai mes mains sur mon pantalon, manie que j'avais gardée depuis ma tendre enfance, et qui trahissait mon inquiétude :
Le sol était jonché d'objets hétéroclites, de coupures de journaux, de paquets de lettres etc...
Je soupirai et m'approchai d'une vieille malle en bois. Je m'accroupis devant et me rappelai avoir fait ce geste des centaines de fois, alors que j'étais plus jeune. Je me souvenais avoir posé mes mains sur ce couvercle en vieux chêne et avoir poussé de toute mes force pour ouvrir mon " coffre au trésor ". Je répétai ce geste et découvrit avec émerveillement de vieux jouets oubliés. Pourtant, ce qui suscita chez moi la plus terrible émotion, ce fut une peluche. Un simple petit ourson brun au poil râpé, voir inexistant par endroit. Ses deux yeux de verre d'un noir profond me fixaient avec intensité. Il avait les bras ballants, affaissé sur le côté, on aurait dit qu'il réfléchissait. Ses petites oreilles dressées sur la tête, son petit nez noir pointant vers moi, il m'observai. Je le saisis et le serrai contre moi, telle une gamine. Aussitôt une douce chaleur m'envahie et les larmes me montèrent aux yeux.
Les souvenirs remontaient à flots : moi entourée de peluches et prenant le thé, des jouets étalés tout autour de moi le jour de noël, dans mon lit, mon ours serré contre mon coeur,...
Je saisis une vieille toupies rouge, verte et jaune pour la faire tourner. Je regardait avec ravissement ce jouet tournoyer par terre, ralentissant peu à peu et finissant par s'arrêter. Je tirai de la malle une poupée de chiffon et ses robes roses, vertes ou bleues pâles avec de la dentelles sur les manches et le bas du jupon. Je m'amusais un moment à la changer de tenue.
Soudain, alors que mon regard errai dans la pièce, je vis un grand manteaux vert bouteille avec d'immense poches. Je m'approchai du vêtement et le détachait du clou où il était suspendu. Enfouissant mon visage dans le tissu, je me rappelai l'eau de Cologne de mon père. Je me souvint de ses bras protecteur, de son rire, de son menton râpeux lorsqu'il ne se rasait pas le matin, de son haleine qui sentait la pipe, celle qu'il fumait dès son réveil. Une antiquité qu'il tenait de son père qui lui même la tenait de son père. Je fouillai ses poches mais ne trouvai pas l'objet de bois. Déçue, je remis le manteaux en place. Je remarquai alors une malette oùma mère avait l'habitude de ranger sa toilette « du Dimanche ». Je l'ouvris et mes yeux s'agrandirent. Il y avait là deux magnifiques robes bleue et rouges à dentelles. Un peu vieillotes, soit. Mais tout de même... Je me revis en train de les essayer et de mettre les chaussures à talons de ma mère. Je marchais, ou plutôt trébuchais, en direction de la cuisine et disais de ma voix fluette : « Tu as vu maman comme je suis belle ? ». Alors elle riait et me disais que j'étais la plus merveilleuse des petite fille. Puis elle prenait une part de brioche moelleuse et me la donnait. Je me souviens encore de l'odeur apétissante du gâteau.
Alors, au milieu de tas de vieillerie, un ours en peluche à côté de moi, je souriais en repensant à ma tendre enfance.