un resistant ecris a sa femme pendant la seconde guerre mondiale



Sagot :

Ma chère Adèle,

Tu dois être folle d'inquiétude maintenant que ça fait deux semaines que je suis absent. J'ai entrepris un voyage dont je ne connais pas moi-même le terme. S'il est vrai que les raisons étaient excellentes - et tu le sais - je me demande à présent où tout ceci va finir.
Je me devais aller au chevet de mon ami, tu n'en doutes pas.
Mais dans sa situation critique, il m'a demandé des services auxquels je ne m'attendais pas.
J'ai dû retrouver son frère au milieu du Cantal où il fait un élevage de lapins fort impressionnant. Mais il craignait que le renard vienne lui gâcher l'élevage et lui aussi, m'a demandé un service : je devais exercer une surveillance sans relâche pendant son absence au chevet de son frère. J'ai préparé des carottes. Elles seront cuites dès son retour.
J'espère que ma mission d'honneur se terminera là, tant il me tarde de te revoir, toi et les enfants.
Le petit Louis grandit-il bien? Et Adeline connaît-elle son alphabet à présent?
Et toi, ma chère épouse, n'es-tu point trop fatiguée du fardeau que tu portes seule depuis mon départ?
Je t'embrasse amoureusement,

Ton Louison qui t'aime.