Sagot :
Un couple n’est pas toujours d’accord en ce
qui concerne l’éducation des enfants. En
l’occurrence, Pierre, 40 ans, psychologue et Claire, 35 ans et comptable de profession,
débattent le bien-fondé d’expliquer la mort de son papy à Mathieu, 4 ans.
La discussion s’amplifie et Claire s’énerve :
- Je ne crois pas qu’il faille tout lui dire ; je dirais même que cette fois, mentir serait une excellente option. Pourquoi gâcher son enfance en lui parlant de la mort de mon père ? N’est-ce pas déjà assez accablant pour moi ? Regarde, son copain Ludo qui a le même âge que Mathieu a refait pipi au lit après que ses parents lui aient parlé de la mort !
Pierre marque sa désapprobation :
- Les mettre face à la réalité les aide à grandir ! Tu vas lui expliquer comment, à ton fils, qu’il ne voit plus son grand-père ? Qu’il a élu domicile à l’hôpital et que les enfants y sont interdits ? Non, c’est prendre Mathieu pour un idiot et éviter de lui apporter des réponses. N’oublie pas que Françoise Dolto, elle, parlait même aux nourrissons comme à des adultes et qu’elle a obtenu d’incroyables résultats…
Claire rétorque nerveusement, au bord des larmes :
- Je veux juste le protéger ! Il aura tout le temps de découvrir l’horreur du monde et la peine que nous ressentons tous un jour ou l’autre. Je ne veux pas qu’il quitte le monde de l’enfance aussi abruptement. Je ne veux pas lire le chagrin dans ses yeux. Tiens regarde, Ludo à qui on explique tout en a fait des cauchemars pendant des semaines ! C’est ce que tu souhaites pour Mathieu ?
Pierre tente de calmer sa femme et répond :
- Ne sois pas aussi alarmiste, fais-lui confiance, fais-nous confiance. Il ne peut que ressentir ta peine, qui est bien légitime. Si nous n’en parlons pas, il ne pourra pas mettre des mots sur ce qu’il ressent. Il ne faut pas qu’il soit englué dans nos peurs. La crainte que nous pourrions avoir de lui révéler des faits inéluctables de la vie pourrait à mon avis lui être préjudiciable. J’ai d’ailleurs eu un jour un petit patient qui ne comprenait plus rien au monde qui l’entourait car personne ne lui expliquait les choses de la vie. Du coup, il ne situait plus et était en difficulté scolaire. Il m’a fallu de nombreuses séances pour découvrir de quoi il souffrait réellement, car le petit était intelligent et rien ne justifiait son échec. Non, Mathieu a le droit de savoir et de faire son deuil comme nous tous.
Claire alors capitule :
- Tu as sans doute raison, comme d’habitude. Mais cette fois, je te laisserai faire le boulot car c’est au-dessus de mes forces.
La discussion s’amplifie et Claire s’énerve :
- Je ne crois pas qu’il faille tout lui dire ; je dirais même que cette fois, mentir serait une excellente option. Pourquoi gâcher son enfance en lui parlant de la mort de mon père ? N’est-ce pas déjà assez accablant pour moi ? Regarde, son copain Ludo qui a le même âge que Mathieu a refait pipi au lit après que ses parents lui aient parlé de la mort !
Pierre marque sa désapprobation :
- Les mettre face à la réalité les aide à grandir ! Tu vas lui expliquer comment, à ton fils, qu’il ne voit plus son grand-père ? Qu’il a élu domicile à l’hôpital et que les enfants y sont interdits ? Non, c’est prendre Mathieu pour un idiot et éviter de lui apporter des réponses. N’oublie pas que Françoise Dolto, elle, parlait même aux nourrissons comme à des adultes et qu’elle a obtenu d’incroyables résultats…
Claire rétorque nerveusement, au bord des larmes :
- Je veux juste le protéger ! Il aura tout le temps de découvrir l’horreur du monde et la peine que nous ressentons tous un jour ou l’autre. Je ne veux pas qu’il quitte le monde de l’enfance aussi abruptement. Je ne veux pas lire le chagrin dans ses yeux. Tiens regarde, Ludo à qui on explique tout en a fait des cauchemars pendant des semaines ! C’est ce que tu souhaites pour Mathieu ?
Pierre tente de calmer sa femme et répond :
- Ne sois pas aussi alarmiste, fais-lui confiance, fais-nous confiance. Il ne peut que ressentir ta peine, qui est bien légitime. Si nous n’en parlons pas, il ne pourra pas mettre des mots sur ce qu’il ressent. Il ne faut pas qu’il soit englué dans nos peurs. La crainte que nous pourrions avoir de lui révéler des faits inéluctables de la vie pourrait à mon avis lui être préjudiciable. J’ai d’ailleurs eu un jour un petit patient qui ne comprenait plus rien au monde qui l’entourait car personne ne lui expliquait les choses de la vie. Du coup, il ne situait plus et était en difficulté scolaire. Il m’a fallu de nombreuses séances pour découvrir de quoi il souffrait réellement, car le petit était intelligent et rien ne justifiait son échec. Non, Mathieu a le droit de savoir et de faire son deuil comme nous tous.
Claire alors capitule :
- Tu as sans doute raison, comme d’habitude. Mais cette fois, je te laisserai faire le boulot car c’est au-dessus de mes forces.