Sagot :
On a commencé à parler du développement économique depuis le début du 19éme siècle mais c’est seulement vers les années 1980 qu’à travers les organisations internationales on parle de développement durable. Le développement durable est devenu un nouvel objectif pour la plupart des institutions internationales. On constate que la pauvreté persiste pour une bonne partie du monde tandis que les inégalités ne cessent de se creuser entre pays riches et pays en développement. Le nouveau défi mondiale et de mettre en œuvre le développement pour réduire considérablement la pauvreté mais ce développement doit respecter certains aspects humains dans toutes ses formes. Le développement doit avoir des préoccupations d’ordre économique, social, éthique, environnemental… Le développement durable doit donc réduire les inégalités dans l’espace (intragénérationnel à l’intérieur d’un même pays, entre pays riches et pays pauvres…). Le développement durable doit aussi réduire les inégalités dans le temps (intergénérationnel c'est-à-dire, assurer le développement de la génération d’aujourd’hui sans compromettre celui des générations à venir, assurer la solidarité intergénérationnel…). Beaucoup d’efforts ont été réalisés dans le cadre du développement durable depuis le la tenue du Sommet mondial sur le développement social de Copenhague au Danemark en 1995 et celui de Johannesburg en Afrique du Sud en 2002. Des objectifs sur la réduction des gaz à effet de serre ont été fixés ainsi que la réduction de la pauvreté sous toutes ses formes (analphabétisme, chômage important, mortalité enfantine et infantile, accès aux soins, à l’eau potable, réduction des conflits armées…). Aujourd’hui, avec le retour d’expérience, les résultats sont mitigés. Des inégalités se creusent encore plus entre des pays les plus pauvres et les pays les plus industrialisés. Au sein d’un pays, certaines ouvertures mal maîtrisées à la mondialisation ont eu des conséquences sociales et économiques graves : exode rural et abandon de terrains, migrations sectorielles, chômage important (faillites nombreuses d’entreprises ne pouvant supporter la concurrence), sociétés duales où seule une partie de la population qui profite des revenus tirés des exportations (cas des pays pétroliers), investissements publics non remboursables car trop lourds (cas des pays exportateurs de produits primaires dont le cours chute brutalement)… Même dans les cas où il y a eu des investissements privés investissements étrangers du fait de la libéralisation des économies et de l’ouverture au marché mondial cela ne se traduit pas toujours par des retombées positives pour le pays d’accueil (pas de transferts de technologie, délocalisation dès que le coût de la main-d’œuvre se révèle moins cher ailleurs, départs massifs des investissements dès que le pays d’accueil n’inspire plus confiance provoquant de graves crises économiques. De plus, les pays les plus pauvres, n’ayant pas les mêmes obligations que les pays riches dans la réduction des gaz à effet de serre continuent encore de polluer l’environnement alors que certains d’entre eux sont devenus de gros pollueurs. C’est le cas de la Chine par exemple qui pourtant est devenu un pays développé et très puissant mais continue toujours d’être classés parmi les pays en développement. Mais, de fait, les pays les moins industrialisés bénéficiant d’un quota de pollution élevé et n’ayant pas les moyens de polluer revendent ce droit de polluer à des pays développés à faible quota de pollution. On assiste ainsi de plus en plus à ce que certains appellent la marchandisation de droit de polluer, c’est la nouveau business de l’époque moderne. Malgré les multiples déclarations souvent solennels et les nombreux sommets et engagements pris ça et là, le développement durable qui réduirait la pauvreté dans le monde ainsi que les inégalités entre les pays, entre les génération tout en prenant en compte le souci de la préservation de la nature et de l’environnement reste encore un vœux pieux, des déclarations d’intention mais c’est déjà ça.