Bonsoir,
c'est pour la rentrée merci !! Il faut rédiger un commentaire de ce
texte




Musset, Fantasio (1833), Acte II, scène 3


Une
allée du jardin.

LE PRINCE. Tu n’es qu’un sot,
colonel.

MARINONI. Votre Altesse se trompe sur mon compte de
la manière la plus pénible.

LE PRINCE. Tu es un maître
butor. Ne pouvais-tu pas empêcher cela ? Je te confie le plus
grand projet qui se soit enfanté depuis une suite d’années
incalculable, et toi, mon meilleur ami, mon plus fidèle serviteur,
tu entasses bêtises sur bêtises. Non, non, tu as beau dire ;
cela
n’est point pardonnable.


MARINONI. Comment pouvais-je
empêcher Votre Altesse de s’attirer les désagréments qui sont
la suite nécessaire du rôle supposé qu’elle joue ?
Vous
m’ordonnez de prendre votre nom et de me comporter en
véritable prince de Mantoue. Puis-je empêcher le roi de Bavière
de faire un affront à mon aide de camp ? Vous aviez tort de vous
mêler de nos affaires.

LE PRINCE. Je voudrais bien qu’un
maraud comme toi se mêlât de me donner des ordres.

MARINONI.
Considérez, Altesse, qu’il faut cependant que je sois le prince
ou que je sois l’aide de camp. C’est par votre ordre que
j’agis.




LE PRINCE. Me dire que je suis un
impertinent en présence de toute la cour, parce que j’ai voulu
baiser la main de la princesse ! Je suis prêt à lui déclarer la
guerre, et à retourner dans mes États pour me mettre à la tête
de mes armées.


MARINONI. Songez donc, Altesse, que ce
mauvais compliment s’adressait à l’aide de camp et non au
prince. Prétendez-vous qu’on vous respecte sous ce déguisement
?


LE PRINCE. Il suffit. Rends-moi mon habit.

MARINONI,
ôtant l’habit. Si mon souverain l’exige, je suis prêt à mourir
pour lui.

LE PRINCE. En vérité, je ne sais que résoudre.
D’un côté, je suis furieux de ce qui m’arrive ; et, d’un
autre, je suis désolé de renoncer à mon projet. La princesse ne
paraît pas répondre indifféremment aux mots à double entente
dont je ne cesse de la poursuivre. Déjà je suis
parvenu deux ou
trois fois à lui dire à l’oreille des choses incroyables.
Viens, réfléchissons à tout cela.

MARINONI, tenant l’habit.
Que ferai-je, Altesse ?

LE PRINCE. Remets-le, remets-le, et
rentrons au palais.

Ils sortent.








Sagot :

 Voici des idées: Dans ce texte il y a plusieurs thèmes:

1) l'habit fait le moine 

en effet , le prince est habillé en serviteur et le serviteur en prince 
Le prince a tendance à se comporter en prince et désire embrasser la main de la princesse , mais voilà, les classes sociales qui font leur apparition , en temps normal le prince ne voit pas ce genre de choses le rejet  , le serviteur le voit bien lui car cela lui arrive tout le temps il doit garder sa place  et il agit de cette manière, là il sait ce qu'il doit faire si son maître déguisé en serviteur agit en prince , un serveur ne doit pas embrasser ( je ne peux pas dire le mot interdit ) la main d'une princesse, il doit donc le remettre à sa place.

2) hiérarchie sociale

ce qui était donc normal et qui passait d'une manière invisible au prince, apparaît soudain à ses yeux et cela ne lui plait pas parce qu’il est concerné, il est rejeté lui qui ne l'avait jamais été.sON SERVITEUR LUI FAIT BIEN COMPRENDRE  que s'il avait été à sa place il aurait agi de même.
LE SERVITEUR lui dit:

 Prétendez-vous qu’on vous respecte sous ce déguisement
?

mais le prince ne veut plus entendre parler de cela car il constate que ce n'est pas juste mais comment le dire c'est impossible, donc il dit cela suffit car il se sent mal à l'aise.


Le prince est très vexé:

LE PRINCE. Je voudrais bien qu’un
maraud comme toi se mêlât de me donner des ordres.


 la hiérarchie sociale apparaît encore il traite son serviteur et ami de maraud
il veut bien lui montrer qu'il est le maître malgré le déguisement , et que son serviteur ne l'oublie pas , il lui rappelle qu'il n'est rien qu'un serviteur à son service, on voit bien ici que l'ami a disparu et que la hiérarchie sociale est revenue à grands pas.


3° AUTRE Thème on parle plus aux personnes de rang social inférieur à soi???

Le prince se déguise pour en savoir un peu plus sur la femme qu'il aime ce qui veut dire qu'il faut paraître être quelqu'un d'autres pour connaitre les sentiments que les autres ont pour nous, pourquoi changer de statut social?

j'ai mis en vrac ce qui me venait à la tête , j'espère que tu pourras en tirer quelque chose, à plus.