La colère d’Achille qui, selon le proème de l’Iliade, cause d’innombrables maux pour les Achéens, résulte de l’affront qu’Agamemnon fait à Achille en lui prenant Briséis. Mais après la mort de Patrocle, Achille éprouve un courroux plus grand encore, cette fois envers Hector et les Troyens. Dans cet article, on s’intéresse moins à la colère d’Achille qu’au processus par lequel celui-ci renonce à sa colère. Ce processus repose sur un travail de réflexion, auquel se livre Achille à différents endroits du poème, et dont une partie déterminante se produit au moment où il accomplit les funérailles de Patrocle. Profondément affligé, conscient de l’imminence de sa mort, il se montre sensible aux souffrances de Priam, venu lui racheter le corps d’Hector.