Petite lettre avec 4 questions:
2 novembre 1914
Je ne sais pas l'heure, je ne sais plus l'heure, je n'ai plus la
notion du temps autrement que par le soleil et l'obscurité. Il
fait grand jour et beau jour, le ciel d'automne est lumineux,
s'il n'est plus bleu. Je l'aperçois par-dessus le remblai de
terre et de cailloux de la tranchée, et mon sac me sert de
fauteuil, mes genoux touchent la paroi pierreuse : il y a
juste la place de s'asseoir et la tête arrive au niveau du sol.
Près de moi j'ai mon fusil, dont le quillon se transforme en
porte-manteau pour accrocher la musette et le bidon. Dans
le bidon il reste un peu de bière, dans la musette il y a du
pain, une tablette de chocolat, mon couteau, mon quart et
ma serviette. A ma gauche, le dos énorme d'un camarade
qui fume en silence me cache l'extrémité de la tranchée ; à
droite un autre, couché à moitié, roupille dans son
couvre-pieds. Le bruit affaibli des conversations, le cri
d'un corbeau, le son d'un obus qui file par instants vers les
lignes françaises troublent seuls le silence. Nous sommes
sales comme des cochons, c'est-à-dire blancs comme des
meuniers, car cette terre est comme de la farine : tout est
blanc, la peau, le visage, les ongles, les souliers.
Questions:
1 - quel est l'énoncitaeur, le contexte historique (période de la guerre, saison) ?
2- Quel est le thème abordé (avec un champ lexical l'illustrant ) ?
3- Quel est le registre littéraire utilisé (lyrique ...) et les fgures de style ?
4- Quel est le but (la visée) de cette lettre et son destinataire (s'il existe) ?
Je ne sais pas l'heure, je ne sais plus l'heure, je n'ai plus la
notion du temps autrement que par le soleil et l'obscurité. Il
fait grand jour et beau jour, le ciel d'automne est lumineux,
s'il n'est plus bleu. Je l'aperçois par-dessus le remblai de
terre et de cailloux de la tranchée, et mon sac me sert de
fauteuil, mes genoux touchent la paroi pierreuse : il y a
juste la place de s'asseoir et la tête arrive au niveau du sol.
Près de moi j'ai mon fusil, dont le quillon se transforme en
porte-manteau pour accrocher la musette et le bidon. Dans
le bidon il reste un peu de bière, dans la musette il y a du
pain, une tablette de chocolat, mon couteau, mon quart et
ma serviette. A ma gauche, le dos énorme d'un camarade
qui fume en silence me cache l'extrémité de la tranchée ; à
droite un autre, couché à moitié, roupille dans son
couvre-pieds. Le bruit affaibli des conversations, le cri
d'un corbeau, le son d'un obus qui file par instants vers les
lignes françaises troublent seuls le silence. Nous sommes
sales comme des cochons, c'est-à-dire blancs comme des
meuniers, car cette terre est comme de la farine : tout est
blanc, la peau, le visage, les ongles, les souliers.