Bonjour !
J’ai un commentaire composé à rendre pour la rentrée sur l’incipit du roman « Demain j’aurai vingt ans » d’Alain Mabanckou , est ce que vous pourriez m’aider à trouver des axes et une problématique s’il vous plaît ? Merci.

l’extrait :

Dans notre pays un chef doit être chauve et avoir un gros ventre. Comme mon oncle n'est pas chauve et n'a pas de gros ventre, quand tu le vois c'est pas tout de suite que tu peux savoir que lui c'est un vrai chef avec un grand bureau au centre-ville. Il est "directeur administratif et financier". D'après maman Pauline, un directeur administratif et financier c'est quelqu'un qui garde tout l'argent de la compagnie et c'est lui aussi qui dit : Toi je t'embauche, toi je t'embauche pas, toi je vais te renvoyer dans ton village natal. Tonton René travaille à la CFAO, la seule compagnie qui vend les voitures à Pointe-Noire. Il a un téléphone et une télévision chez lui. Maman Pauline pense que c'est trop cher pour rien ces choses-là, que ça ne sert pas de les avoir puisque avant les gens vivaient mieux sans ça. Pourquoi mettre le téléphone à la maison alors qu'on peut aller téléphoner à la poste du Grand Marché ? Pourquoi la télévision alors qu'on peut écouter les informations à la radio ? En plus les Libanais du Grand Marché vendent les radios à un prix qu'on peut discuter. On peut aussi payer en plusieurs fois si on est fonctionnaire ou si on est directeur administratif et financier comme mon oncle.
Souvent je me dis que tonton René est plus fort que Dieu qu'on adore dans les prières le dimanche à l'église Saint-Jean-Bosco. Dieu on ne L'a jamais vu, mais on a peur de Sa puissance comme s'Il pouvait nous gronder ou nous frapper alors qu'Il habite très loin, là où aucun Boeing n'arrivera jamais. Si on veut Lui parler il faut aller à l'église et c'est le prêtre qui va Lui transmettre nos messages qu'Il lira s'Il a un peu de temps car là-haut Il est débordé matin, midi et soir.