Ceux de la tourmente
C'était mieux autrefois qu'aujourd'hui. Quand la lanière de
cuir sifflait sur mon dos nu et mettait ma chair à vif. Je voyais
venir la lanière de cuir, la douleur se brisait sur mes dents
serrées, et je ne tombais pas et puis j'espérais en un avenir
meilleur : Cet espoir était une force réelle. Aujourd'hui, avec
la liberté recouvrée, Je n'attends plus rien, Je ne devrais plus
rien attendre.
Hélas ! il me faut me tourner vers un autre espoir tout en
tournant le dos à la liberté nouvelle. Non, il n'y a plus de
fouet, oh, non ! Mais la sournoiserie a établi son règne. Il n'y
a plus de Blanc nulle part, Mais de partout a surgi le Noir
comme l'obscurité; Rien de clair n'éclaire plus mon avenir Et
le présent est équivoque et confusion.
Mon frère d'hier, aujourd'hui « mon patron » me dicte ses
ordres qui claquent à mes oreilles comme jadis « la chicotte >>
de l'homme blanc mais ses coups trop appuyés ne
m'ébranlent point : Dans la sérénité du lendemain qui chante
Mon tour s'annonce beau, éternellement beau. Eternel.
DENIS OUSSOU ESSUI, le temps des hymnes, 1975
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Vous montrerez comment le poète évoque ses
souffrances passées et son désenchantement
actuel. Traiter le sujet pour moi