La liberté d'expression pour Voltaire En 1765, le philosophe français Voltaire (1694-1778), victime de la censure, rédige une satire pour dénoncer l'absolutisme qui règne en France. Par prudence, il situe son histoire dans un royaume imaginaire. - « Comme [...] un petit État nommé Frankrom¹ [...] a rapporté parmi nous le pernicieux usage de l'impri- merie, [...], il a semblé bon [...] de condamner [...] ladite infernale invention de l'imprimerie, pour les causes ci-dessous énoncées. 1. Cette facilité de communiquer ses pensées tend évidemment à dissiper l'ignorance, qui est la gardienne et la sauvegarde des États bien policés. [...] 3. Il arriverait à la fin que nous aurions des livres d'histoire dégagés du merveilleux qui entretient la nation dans une heureuse stupidité. [...] 4. Il se pourrait, dans la suite des temps, que de misé- rables philosophes, sous le prétexte [...] d'éclairer les hommes et de les rendre meilleurs, viendraient nous enseigner des vertus dangereuses dont le peuple ne doit jamais avoir de connaissance. [...] À ces causes et autres, pour l'édification des fidèles et pour le bien de leurs âmes, nous leur défendons de jamais lire aucun livre [...]. Nous défendons aux pères et aux mères d'enseigner à lire à leurs enfants. Et, pour prévenir toute contravention à notre ordonnance, nous leur défendons expressément de penser. » Voltaire, De l'horrible danger de la lecture, 1765. 1. La France. 2. Dangereux. 3. Contrôlés par le pouvoir en place. 1 Identifiez la nature du texte, son auteur, sa date et son contexte. 2 En vous appuyant sur le document et sur vos connaissances, présentez l'importance de l'imprimerie et du livre au XVIIIe siècle puis expliquez comment Voltaire parvient à s'exprimer en contournant la censure. 3 Quelle est la contribution de Voltaire au combat des Lumières contre l'absolutisme? Définissez « absolutisme » et « satire », présentez Voltaire et nommez le roi qui règne en 1765.
