Bonjour, svp jai une contraction de texte a faire en français et jai vraiment besoin d'aide c'est noté (ma moyenne en dépend).
Voici le texte en question :
Qu’est-ce qu’un livre qui compte dans une vie ? C’est un livre qui résonne et qui nous fait vibrer. Il excite notre pensée, notre sensibilité et notre imagination, comme la vibration d’une corde de violon fait résonner son « âme », cette pièce de lutherie placée au cœur de l’instrument. Il dessille notre regard, intensifie nos émotions, révèle des passions sourdes, attise un feu de souvenirs personnels, nous fait rire, nous console, nous soigne, nous inspire, nous convainc, nous embarque, nous nourrit, amplifie notre vie. Par sa puissance, il laisse une empreinte. « Peu de livres changent une vie, souligne le romancier Christian Bobin. Et quand ils la changent, c’est pour toujours. » […] . Pourquoi certains livres nous parlent-ils autant, au point de nous changer ? Une réponse tient à l’espace-temps qu’ils instaurent. L’expérience littéraire autorise l’exercice de la réflexivité. Dans nos vies denses et hyper connectées, elle ouvre un théâtre en marge du monde, à l’écart de son tumulte et de ses influences, où l’on peut enfin « être à soi » : rêver, penser, se poser des questions, tirer des fils, tisser des liens. Proust évoque finement « le miracle fécond d’une communication au sein de la solitude ». Par le détour d’un texte, dont je ne retiens d’ailleurs qu’une partie qui me convient, je suis renvoyé à moi ; à travers les mots d’un autre, je discute avec moi-même, fabrique des associations d’idées, trame des histoires. Là où l’écran d’ordinateur barre l’horizon, le livre incite à voir plus loin : « Ne vous est-il jamais arrivé, lisant un livre, de vous arrêter sans cesse dans votre lecture, non par désintérêt, mais au contraire par afflux d’idées, d’associations ? En un mot, ne vous est-il pas arrivé de lire en levant la tête ? », interroge Roland Barthes. Du philosophe Sénèque jusqu’au neuropsychiatre Boris Cyrulnik, nombreux sont les penseurs à avoir conçu la lecture comme un tremplin vers la vie spirituelle. Méditation, rêverie, voyage mental… Les bons livres nous transportent, dans tous les sens du terme. B. Cyrulnik témoigne ainsi du rôle que tinrent les romans pendant son enfance fracassée par la perte de ses parents et la maltraitance des institutions : ils furent ses « porte-rêves », confie-t-il. Aiguillonné par eux, le petit garçon put s’inventer un monde de beauté et d’affectivité, protecteur et doux. […] La littérature nous ouvre donc aux autres, tout en nous incitant à un retour à soi. Introduisant en nous de l’ailleurs et de l’altérité, elle nous relie à la longue chaîne des destinées humaines. Lisant, j’investis tour à tour l’existence d’un commissaire de police, d’un amoureux transi, d’un prisonnier, d’une reine, d’une malade ou d’un orphelin. M’identifiant aux personnages, je profère mentalement leur discours, reprenant à mon compte leur phrase et leurs idées. Je simule leurs aventures, je vibre à leur contact. […] Selon Marielle Macé, auteure de Façons de lire, manières d’être, cette projection mentale explique l’effet puissant de certains récits littéraires. Lisant une histoire, nous sommes amenés à interroger notre style de vie. Qui voulons-nous être ? Quelle place pouvons-nous tenir dans ce monde ? À ces questions, nous apportons des réponses différentes selon les âges et les circonstances de la vie. Dans la solitude de nos lectures, nous voyons surgir des modèles – ou des contre-modèles – pour travailler notre identité et conduire notre existence. « Avec les livres, ce sont d’autres hommes qui nous offrent le moyen d’être homme, c’est-à-dire soi-même, véritablement, dans la communauté partagée », souligne l’historienne Danielle Sallenave. Le pouvoir du livre est aujourd’hui paré de toutes les vertus. On loue la lecture, on l’encourage, on lui consacre des fêtes et des salons, on en plébiscite les bienfaits sur les enfants. Il n’en a pas toujours été ainsi. La fiction littéraire a parfois été soupçonnée d’amollir le corps, de pervertir les esprits, de dépraver les mœurs, de dérégler les cœurs. Tout pouvoir est ambivalent. […] On peut s’enfermer dans la lecture sans parvenir à s’en nourrir, tout comme on peut détester lire et bien vivre malgré tout. Qu’est-ce qu’un livre qui compte ? C’est celui qui essaime dans notre âme et notre vie, répond Edgar Morin dans son dernier livre, Les Souvenirs viennent à ma rencontre (2019). S’immisçant entre l’existence réelle et la vie intérieure, les livres germinent et nous grandissent.