La passion du pouvoir (dont témoigne la loi du 8 août 1939 par laquelle il s'autoproclame chef de l'État à vie) et l'anticommunisme furent les deux ressorts majeurs de l'action de Franco qui, jusqu'à sa mort, exerça une dictature. Le Caudillo souhaita entrer en guerre aux côtés des puissances de l'Axe, comme le montre le message qu'il a adressé à Hitler par l'intermédiaire du général Juan Vigon, en juin 1940. Le Führer jugea alors inutile l'appui de l'Espagne. Par la suite, Franco, mieux informé et mieux conseillé, éluda les demandes d'Hitler sous divers prétextes ou les refusa fermement, comme dans le cas de l'opération Felix visant à envahir Gibraltar. Il envoya seulement la division Bleue combattre en Russie aux côtés des Allemands en juin 1941. Cette attitude de neutralité durant le conflit puis la logique de la guerre froide lui permirent de rester au pouvoir. Pourtant, en 1945-1946, plusieurs généraux préconisaient la restauration de la monarchie afin de conserver l'essentiel de la victoire. Après une période difficile due à la destruction de l'économie qui provoqua une véritable famine, notamment en 1941, Franco signa des accords bilatéraux avec les États-Unis en 1953 ; en échange de bases militaires en Espagne, il reçut d'importants crédits, puis obtint l'entrée de l'Espagne à l'O.N.U. en 1955.
Au cours de cette période d'après guerre, Franco s'appuya sur la Phalange, sur l'armée, et sur une police active qui déjoua un nombre élevé d'attentats contre sa personne. Les libertés furent réduites, la presse soumise à une censure vigilante et les travailleurs encadrés dans un syndicalisme vertical. La politique économique d'autarcie mise en place par le Caudillo engendra une stagnation de la production et une émigration importante.
La grave crise de 1956, due en partie au terrible hiver qui détruisit agrumes et oliviers et ruina les exportations, mit le régime en péril. Franco eut l'intelligence d'opérer un changement radical d'équipe gouvernementale, aux dépens de la Phalange. De nouveaux ministres ayant une réelle compétence économique préconisèrent l'ouverture du marché et obtinrent, avec l'appui d'organismes internationaux, un remarquable décollage économique qu'expriment les taux de croissance des années 1960. En même temps, l'ouverture politique, quoique limitée, la libéralisation de la presse, l'assouplissement des contrôles stimulaient le tourisme. Le succès du changement, l'amélioration des conditions de vie des Espagnols persuadèrent Franco de persévérer. Il se décida enfin, en 1969, à proclamer l'amnistie pour tous les « délits de guerre » et à réglersa succession en faveur du prince Juan Carlos de Bourbon, dont il avait exigé qu'il fît ses études en Espagne. Les dernières années du Caudillo furent difficiles, avec l'assassinat en 1973 de l'amiral Luis Carrero Blanco, son plus proche collaborateur, et l'apparition du terrorisme basque d'E.T.A. Le paradoxe de cette longue dictature réside dans le fait que, à la mort de Franco, le 20 novembre 1975, l'Espagne était prête pour la démocratie.


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