Ma passion date de ce jour-là. Je me souviens d'avoir
éprouvé un sentiment fort analogue à ce que doit vivre
un employé qui vient d'obtenir son premier engagement :
je n'étais plus un jeune garçon tout court, mais un amou-
reux.
Ma passion date de ce jour-là, ai-je dit ; je pourrais ajouter
qu'il en est de même pour ma souffrance.
Je dépérissais à vue d'œil quand Zinaïda n'était pas là :
j'avais la tête vide, tout me tombait des mains et je passais mes journées à penser à elle... Je dépérissais loin d'elle, ai-je dit...
N'allez pas croire, pour cela, que je me sentisse mieux en sa
présence... Dévoré de jalousie, conscient de mon insignifiance,
je me vexais pour un rien et adoptais une attitude sottement
servile. Et pourtant, une force invincible me poussait dans le
petit pavillon, et, malgré moi, je tressaillais de bonheur en
franchissant le pas de « sa » porte.
Dans ce passage du livre « Premier amour » de Tourgueniev donne 3 points positifs et 3 points négatifs.