Bonjour pouvez-vous m’aider svp ceci est à faire pour demain merci d’avance à tout ceux qui me répondront
1) Quels aspects de la société française Montesquieu critique-t-il ici ? Vous
justifierez par au moins deux arguments.
2) Par quels procédés parvient-il à dénoncer sans en avoir l'air ? Vous en donnerez
au moins deux que vous expliquerez.
LETTRE XXIV.
RICA À IBBEN..
À Smyrne.
Nous sommes à Paris depuis un mois, et nous avons toujours été dans un mouvement
continuel. Il faut bien des affaires avant qu'on soit logé, qu'on ait trouvé les gens à qui on est.
adressé, et qu'on se soit pourvu des choses nécessaires, qui manquent toutes à la fois.
Paris est aussi grand qu'Ispahan : les maisons y sont si hautes, qu'on jugerait qu'elles ne
sont habitées que par des astrologues. Tu juges bien qu'une ville bâtic en l'air, qui a six ou
sept maisons les unes sur les autres, est extrêmement peuplée : et que, quand tout le monde est
descendu dans la rue, il s'y fait un bel embarras.
Tu ne le croirais pas peut-être, depuis un mois que je suis ici, je n'y ai encore vu
marcher personne. Il n'y a point de gens au monde qui tirent mieux parti de leur machine que
les Français; ils courent, ils volent: les voitures lentes d'Asie, le pas réglé de nos chameaux.
les feraient tomber en syncope. Pour moi, qui ne suis point fait à ce train, et qui vais souvent
à pied sans changer d'allure, j'enrage quelquefois comme un chrétien: car encore passe qu'on
_m'éclabousse depuis les pieds jusqu'à la tête ; mais je ne puis pardonner les coups de coude
que je reçois régulièrement et périodiquement. Un homme qui vient après moi et qui me passe
me fait faire un demi-tour; et un autre qui me croise de l'autre côté me remet soudain où le
premier m'avait pris; et je n'ai pas fait cent pas, que je suis plus brisé que si j'avais fait dix
licues.
Ne crois pas que je puisse, quant à présent, te parler à fond des mœurs et des coutumes
européennes je n'en ai moi-même qu'une légère idée, et je n'ai eu à peine que le temps de
m'étonner.