Les colchiques
Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne
Les enfants de l'école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément
Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne
Guillaume APOLLINAIRE, Alcools, 1913.
1 du verbe « paître », bien sûr... 2 veste de toile grossière 3 celui qui aide
X
tes dents. Crois-tu vraiment que je fais des pieds
des doigts, rien que pour toi ? Non, si je te les casse,
les pieds, c'est pour te renverser, sauver la face,
mon grand, de celle qui se penche et qui me fait
du pied, discrète, et marcher sur tes os. C'est pour
celle qui regarde par la fenêtre, distraite,
l'éclat du mur au soleil, celle qui croit peut-être
que tout fut blanc au moins une fois un jour
Yves LECLAIR, Bouts du monde, 1997.
QUESTIONS
1. Pour chaque texte ci-dessus (A et B) dites et justifiez précisément quels sont les détournements de la forme traditionnelle du sonnet effectués par le poète.
Interprétez ensuite les choix de l'auteur.
2. Paragraphe rédigé : Sur le poème de Ronsard (le texte 4 du poly de cours), répondez à la question suivante dans un paragraphe correctement organisé et
justifié à l'aide de plusieurs procédés expliqués : Quelle image le poète donne-t-il de lui-même dans ce sonnet?
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