Bonjour pouvez vous m’aider svp je n’y arrive pas

Pierre Bourdieu, Sur la télévision, 1996

Le sang et le sexe, le drame et le crime ont toujours fait vendre et le règne de l'Audimat
devait faire remonter à la une, à l'ouverture des journaux télévisés, ces ingrédients que le
souci de la respectabilité imposé par le modèle de la presse écrite sérieuse avait jusque-là
porté à écarter ou à reléguer. Mais les faits divers, ce sont aussi des faits qui font diversion.
Les prestidigitateurs ont un principe élémentaire qui consiste à attirer l'attention sur autre
chose que ce qu'ils font. Une part de l'action symbolique de la télévision, au niveau des
informations par exemple, consiste à attirer l'attention sur des faits qui sont de nature à
intéresser tout le monde, dont on peut dire qu'ils sont omnibus - c'est-à-dire pour tout le
monde. Les faits omnibus sont des faits qui, comme on dit, ne doivent choquer personne,
to qui sont sans enjeu, qui ne divisent pas, qui font le consensus, qui intéressent tout le
monde, mais sur un mode tel qu'ils ne touchent à rien d'important. Le fait divers, c'est
cette sorte de denrée alimentaire, rudimentaire, de l'information qui est très importante
parce qu'elle intéresse tout le monde sans tirer à conséquence et qu'elle prend du temps,
du temps qui pourrait être employé pour dire autre chose.
Pierre BOURDIEU, Sur la télévision, Paris, Raisons d'agir, 1996.


1. Selon vous, pourquoi cette Une peut-elle attirer le lecteur ?

2. Comment la Une du Petit Journal raconte-t-elle le fait divers?

3. En vous appuyant sur le texte de Bourdieu, montrez que cette Une fait bien «diversion »?

4. Selon vous, le dessin permet-il plus de liberté ?