«On? a commencé par couper l'homme de la nature, et par le constituer en règne souverain; on a cru ainsi effacer son caractère le plus irrécusable, à savoir il est d'abord un être vivant. Et, en restant aveugle à cette propriété commune, on a donné champ libre à tous les abus. Jamais mieux qu'au terme des quatre derniers siècles de son histoire, l'homme occidental ne put-il comprendre qu'en s'arrogeant le droit de séparer radicalement l'humanité de l'animalité, en accordant à l'une tout ce qu'il retirait à l'autre, il ouvrait un cycle maudit, et que la même frontière, constamment reculée, servirait à écarter les hommes d'autres hommes, et à revendiquer, au profit des minorités toujours plus restreintes, le privilège d'un humanisme, corrompu aussitôt né pour avoir emprunté à l'amour-propre son principe et sa notion. »
1- Qu'est-ce qu'un homme « constitué] en règne souverain » ? De quelle manière l'homme se définit-il?
2- Selon Lévi Strauss quelles sont les conséquences concrètes et éthiques de la définition de l'homme.
Pourquoi parle-t-il « d'abus » ? (citez le texte et développez)
3- A l'aide votre cours sur Rousseau, qu'est-ce que ce dernier entend par amour-propre ? En quoi peut-il influencer la définition que l'homme se donne de lui-même ?
4- Qu'illustre Levi Strauss par l'idée de mouvement ? : « cycle maudit » ; « constamment reculée » ;
« écarter d'autres hommes » Qu'entend-il par « le privilège d'un humanisme » selon vous ?