Bonjour pouvez vous m'aider a analyser ce poème s'il vous plais

Boue. À chaque pas, on s'extrait. On marche un temps jusqu'à
tomber là, dans ce qui épouse et moule juste le corps. Entre terre
et tête la limite s'efface, on dort. Et de nouveau, le lendemain,
on part.
On va, tente d'aller. Difficile de trancher : on se déplace dans le
même. On a bougé, c'est sûr, dans le même. Après des jours, on
se dit autant rester là.
Pays sans traces. La boue prend l'empreinte mais assez vite
l'efface : tout redevient égal. Une terre sans relief, avec parfois
des changements de couleurs, lents, si peu sensibles qu'ils ne
permettent pas de repères. Les transitions sont longues :
parvenu à une zone de couleur franche, on ne voit plus qu'elle.
L'œil a viré, pris cette couleur, ne se souvient plus.


Autour absorbe le moindre geste, serre mou. Et parfois monte
du sol une écume de terre, une brume sale, qui stagne. On
avance, ou plutôt on se voit s'enfoncer plus avant, mais cela
ralentit, retient, colle. On se sent pris et en même temps loin, à
distance, comme étranger.
Pays long: pays sans au-delà? Avancer dans un espace vaste
sans être au large : entre le lieu et celui qui bouge, c'est une
affaire de temps. D'évidence, cela ne peut continuer ainsi, sans
fin. Mais on aimerait être à l'endroit quand le pays cessera, si un
autre doit venir, s'il y a un autre côté.


Sagot :