a. Un drapier de Dieppe, au XVII° siècle
Le commerce avec les Indes orientales nous donne de méchantes toiles, non pas en échange
d'autres marchandises, mais pour des sommes infinies d'or et d'argent, et ces toiles ont entièrement
ruiné nos manufactures de soie, de laine et de fil; les Français achètent préférablement ces étoffes
de médiocre qualité à cause de leur médiocre prix pendant que toutes les étoffes de nos
manufactures sont demeurées sans consommation.
Mémoire adressé à Ségnelay par un drapier de Dieppe, XVII° siècle.
b. Un marchand de Nantes au XVIII' siècle
Ce commerce n'est pas un commerce d'échanges.ou ne 1'est que dans une proportion inégale.
L'Indien qui se nourrit avec du riz qu'il cultive dans ses champs, qui ne boit que de l'eau et s'habille
avec les étoffes qu'il fabrique n'achète point nos productions. [..] Ce commerce, en nous apportant
des articles fournis à plus bas prix que les nôtres, aura très probablement pour effet de nous obliger
à inventer des procédés et des machines qui nous permettront de produire avec une main-d'oeuvre
moindre et à moindre frais et, par-là, d'abaisser le prix des objets manufacturés.
Mémoire anonyme nantais, début XVIII° siècle.
1- Résumez les points de vue exprimés par ces deux marchands.
2- Quelles sont, selon eux, les conséquences du commerce avec les Indes ?