Saladin appelle au djihad
Cet appel, dans les années 1170, est cité par le
chroniqueur du XIIIe siècle Abú Shama.
Aussi longtemps que la mer apportera des ren-
forts à l'ennemi et que la terre ne les repoussera
point, nos provinces en souffriront perpétuellement
et nos cœurs seront sans cesse affligés par les dom-
mages qu'ils nous causent. [...] C'est pour nous un
constant sujet d'étonnement que de voir combien
les Infidèles se soutiennent les uns les autres, et
combien les musulmans sont réticents. Aucun d'eux
ne répond à l'appel, aucun ne vient redresser ce qui
est tordu; regardez au contraire à quel point en sont
arrivés les Francs, quelle alliance ils ont nouée [...]!
Pas un roi, dans leurs pays et leurs fles, pas un grand
seigneur qui n'ait rivalisé avec son voisin dans le
concours de l'aide à fournir, qui n'ait lutté avec son
égal pour un sérieux effort de guerre! [...] Il n'est
pas un seul des Francs qui ne comprenne que, si
nous procédons à la reconquête du littoral [de Sy-
rie], ce pays leur tombera des mains et que nous
pourrons alors étendre nos mains pour aller à la
conquête du leur. Les musulmans, en revanche, se
sont relâchés et démoralisés. [...] C'est pourtant le
moment de combler tout retard, de rassembler tous
ceux, proches ou lointains, qui ont du sang dans les
veines. Mais, grâce à Dieu, nous avons confiance
dans le secours qu'Il nous enverra; nous avons
confiance en Lui du fond de notre âme et de notre
dévotion : s'il Lui plaît, les mécréants périront et les
croyants obtiendront sécurité et salut.
Co
la gu
Abû Shâma, II, 148.
Extrait de F. Gabrieli, Chroniques arabes des croisades, Sindbad, 1977.
4. expliquer comment les musulmans doivent réagir aux croisades selon Saladin