Un jour où tous nos parents étaient allés à leurs travaux comme d'habitude, deux hommes et une
femme franchirent nos murs et, en un instant, sans nous laisser le temps de nous défendre, ils nous
baillonnèrent, nous lièrent les mains et nous emportèrent vers la forêt [...]. La première chose que je
vis en arrivant à la côte [...], six ou sept mois après ma capture [...], für un navire négrier qui
attendait son chargement.
Lorsque j'observai tout autour du bateau, je vis une multitude de Noirs de tous âges enchainés les
uns aux autres [...]. Dans la cale régnait une insupportable et écoeurante puanteur. L'étroitesse de
l'endroit, la chaleur et l'entassement [...] nous étouffaient presque [...]. L'air était irrespirable, ce qui
provoqua des maladies, dont beaucoup d'esclaves moururent [...]. Un jour, deux de mes
compatriotes fatigués qui étaient enchainés l'un à l'autre passèrent à travers les filets et sautèrent à la
mer.
Après notre débarquement, on nous dirigea vers la cour d'un marchand où nous fümes parqués
comme des moutons, sans souci du sexe ni de l'âge. Nous étions là depuis quelques jours quand on
procéda à notre vente. Au signal du roulement de tambour, les acheteurs, marchands ou planteurs,
se précipitaient tous ensemble dans l'enclos où étaient massés les esclaves et choisissaient le lot qu'ils
préféraient.
Pendant quelques semaines, je fus employé à désherber et à ramasser des pierres dans une plantation
[...]. En entrant dans la maison, je vis une esclave noire qui préparait le divre était
cruellement chargée de divers instruments en fer, dont un qu'elle portait sur la
si étroitement la bouche qu'elle pouvait à peine parler, manger ou boire.
dispositif, dont j'appris plus tard qu'on l'appelait une muselière de fer. À Mor
nouveau maitre, m'avait acheté car, comme je comprenais un peu l'arithm
arriverions à Philadelphie, il m'inscrirait à l'école, et me formerait au métier de coms. Il me
rebaptisa Gustave Vasa.
termait
par ce
ng, mon
que nous
Racheté par un officier anglais qui l'emmène en Angleterre, il est affranchi contre la somme de 70
livres, le 10 juillet 1766.
Ces mots de mon maitre furent comme une voix céleste pour moi : en un instant toute mon
appréhension se transforma en un indescriptible bonheur absolu; et je m'inclinai de la manière la
plus révérencielle en reconnaissance, incapable d'exprimer mes sentiments, excepté par mes yeux
inondés de larmes, et le coeur rempli de remerciements envers Dieu.
Olaudah Equiano, Ma véridique histoire, 1789,
Décrire les conditions de vie des
captifs pendant la traversée. /4
Quelle comparaison utilise-t-il
pour décrire la vente ? /1
Quelles activités Equiano
pratique-t-il après sa vente ? /2


Sagot :