Point de passage : Metternich et l'ordre de Vienne (1814-1830) Doc. A: Lettre de Metternich à Alexandre Ier La première et la plus grande des affaires, pour l'immense majorité de toute nation, c'est la fixité des lois, leur action non interrompue, et nullement leur changement. Que les Gouvernements donc gouvernent, qu'ils maintiennent les bases fondamentales de leurs institutions, tant anciennes que nouvelles ; car si, dans tous les temps, il est dangereux d'y toucher, ce n'est pas aujourd'hui et dans la tourmente générale, qu'il peut être utile de le faire. Qu'ils énoncent à la face de leurs peuples cette détermination, et qu'ils la démontrent par des faits. [...] Qu'ils vouent une attention soutenue à l'état des finances de leur pays [...]. Qu'ils soient justes, mais forts; bienveillants, mais sévères. Qu'ils maintiennent le principe religieux dans toute sa pureté et ne souffrent pas que le dogme soit attaqué [...]. Qu'ils étouffent les sociétés secrètes, cette gangrène de la société. Qu'enfin les grands Monarques resserrent leur union et prouvent au monde que si elle existe, elle n'est que bienfaisante, car cette union assure la paix politique de l'Europe [...] ; que les principes qu'ils professent sont aussi paternels et tutélaires pour les bons, que menaçants pour les perturbateurs du repos public. >> Klemenz Wenzel, comte puis prince de Metternich (1773-1859), Mémoire adressé à l'empereur Alexandre I de Russie, publié en 1820). Doc. B: Gouverner sel Metternich Il est vrai que je n'aime pas les démocraties; la démocratie est partout et toujours un principe de dissolution, de décomposition. Elle tend à séparer les hommes, elle relâche la société. Ceci ne convient pas à mon caractère ; je suis, par caractère et par habitude, constructeur. C'est pourquoi la monarchie est le seul gouvernement qui convienne à mon esprit. Seule la monarchie tend à rassembler les hommes, à les unir en masses compactes et efficaces, à les rendre capables, par leurs efforts combinés, du plus haut degré de culture et de civilisation. Metternich, lettre à G. Ticknor, professeur et auteur aux États-Unis, 1835. À partir du document et de vos connaissances, vous montrerez comment Metternich adopte des valeurs conservatrices et comment, lors du Congrès de Vienne, il cherche à garantir leur application.
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