Une séance à l'Assemblée nationale constituante «On se levait de bonne heure pour trouver place dans les tribunes encombrées. Les députés se groupaient dans les diverses parties de la salle, selon leurs opinions. Lecture du procès-verbal (de la séance de la veille); après cette lecture, développement du sujet du jour convenu. On parlait pour ou contre; tout le monde improvisait bien ou mal. Les débats devenaient orageux; les tribunes se mêlaient à la discussion, applaudissaient, sifflaient ou huaient les orateurs. Le président agitait sa sonnette; les députés s'apostrophaient d'un banc à l'autre. Un jour, j'étais placé derrière l'opposition royaliste; j'avais devant moi un gentilhomme du Dauphiné qui sau- tait de fureur sur son siège, et disait à ses amis: "Tombons, l'épée à la main, sur ces gueux-là." Il montrait le côté de la majorité. Les dames de la Halle, tricotant dans les tribunes, l'entendirent, se levèrent et crièrent toutes à la fois, l'écume à la bouche: "A la lanterne!" »> 1. «Qu'on le pende!>> D'après François-René DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'outre-tombe, 1809-1841.
Quelle image l'auteur donne-t-il des séances à l'Assemblée?