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PORIE
Devoir maison: La condition féminine et le monde ouvrier de la fin du XIX è siècle.
I- Parcours : les combats d'Hubertine Auclert.
Hubertine Auclert (1848-1914) est une femme française qui milita ardemment pour l'égalité juridique
entre les hommes et les femmes à une époque où les hommes avaient acquis le droit de vote mais pas les
femmes (1848).
Hubertine Auclert milita également pour que les femmes puissent travailler comme les hommes et être
indépendantes économiquement.
Document: discours prononcé par Hubertine Auclert le 22 octobre 1879, au 3e congrès ouvrier tenu à
Marseille devant 132 délégués et plusieurs centaines d'auditrices et d'auditeurs. L'assemblée est très
majoritairement composée d'hommes.
« Tout travail devant être rétribué, quand la femme prend soin du ménage et des vêtements, elle a droit de toucher
la moitié du prix auquel est évalué ce travail .L'homme ne recevrait pas, gratuitement, de services d'une
étrangère ; il n'est que juste qu'il indemnise pour sa part sa compagne de son labeur.
Peut-être trouverez-vous étrange que je fasse ces divisons entre hommes et femmes. C'est qu'avant tout, j'ai le
souci de la dignité humaine. C'est que je crois qu'un homme estimera sa femme, qu'une femme cessera de se
croire l'obligée de son mari, quand, au point de vue économique, tous deux seront réciproquement indépendants.
C'est qu'enfin, au rebours de ce qui est socialement admis, je fais passer avant l'indépendance économique de
l'homme, l'indépendance économique de la femme qu'incombe naturellement la charge de l'enfant. Le mari peut
oublier quelque fois des devoirs de père ; il peut abandonner sa femme et ses enfants. L'amant se dérobe presque
toujours aux charges de la paternité. La mère, attachée à son enfant meurt parfois d'inanition en lui donnant ses
dernières gouttes de lait, sa dernière bouchée de pain.
Et quand la femme sur laquelle pèse une pareille responsabilité - la vie matérielle de l'enfant, quand la femme est
admise dans une industrie quelconque, l'homme proteste, l'homme se récrie :
Femme, tu vas prendre notre place.
L'enfant et moi nous mourrions de faim, dit la femme.
C'est à moi de te nourrir, toi et tes enfants.
Je ne veux pas pousser plus loin le dialogue entre ces deux rivaux, la femme et l'homme, dans la lutte contre
l'existence.
Je l'ai dit je n'admets pas que l'homme doive seul pourvoir aux besoins de la famille. Toute femme qui, pouvant
travailler trouve plus commode de se faire loger et nourrir par son mari n'est, selon moi, qu'une femme entretenue
. Mais je vous demande à vous qui admettez cette hypothèse - a femme entretenue par son mari - qui nourrira la
femme avant qu'elle en soit pourvue d'un mari?Qui nourrira la femme quand elle sera célibataire ? Qui nourrira la
veuve et ses enfants ? Ah!Je vous entends!Dans cette société future, les enfants seront à la charge de la commune
ou de l'état . Mais en attendant que cette société soit mieux organisée, toutes ces catégories de femmes et d'enfants
sans travail, ni pourvoyeur, ont faim et l'estomac ne sa satisfait pas d'espérances.
Citoyens, je le constate avec tristesse, vous qui vous dites les forts, vous qui faites un jeu de l'existence de celles
que vous appelez les faibles. Que vous soyez riches, que vous soyez pauvres, vous exploitez les femmes. »>

Sagot :

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