En 1494 (traité de Tordesillas) l'Espagne et le
Portugal se sont partagés le monde et chacun s'est
engagé à éviter la zone d'influence de l'autre.
1° Vous irez explorer la mer Océane dans les limites de
notre démarcation. [...]
Document 3: L'équipage de l'expédition
Seuls quelques marins partis d'Espagne bouclent le tour
du monde: 18 rentrent sur la Victoria, d'autres, déserteurs,
prisonniers (des Portugais ou des Philippins) rentrent
isolément ou restent en Asie.
2° Vous n'accomplirez ce voyage de découverte qu'à la
condition de n'aborder aucune terre qui se trouverait
dans la démarcation du sérénissime roi de Portugal.
3° Considérant la volonté avec laquelle vous avez
conçu ledit voyage pour nous servir, ainsi que le
prestige promis à notre couronne royale, et les périls et
les peines qu'il vous faudra endurer pour l'accomplir.
nous voulons vous accorder pour gratification le
vingtième de tous les bénéfices et intérêts que (1). Le scorbut, maladie liée à l'insuffisance alimentaire.
produiraient les terres et les îles par vous découvertes.
Fait à Valladolid, le 22 mars 1518. Moi, le roi. »>
Document 4: Le voyage de retour


Le récit le plus précis de l'expédition est celui d'un marin
Pigafetta, après son retour sur la Victoria.

Mercredi 28 novembre 1520, nous débouchâmes du détroit pour entrer
dans la grande mer, à laquelle nous donnâmes ensuite le nom de mer
Pacifique où nous demeurâmes trois mois et vingt jour sans goûter
d'aucune nourriture fraîche. Nous ne mangions que du vieux biscuit
tourné en poudre, tout plein de vers et puant. L'eau que nous étions
obligés de boire était également putride et puante. Ce n'était pas là encore.
Notre plus grand malheur était de nous voir attaqués d'une espèce de
maladie par laquelle les gencives se gonflent (1). Et je crois que jamais
homme n'entreprendra de faire tel voyage.
Le voyage de Magellan, 1519-1522, la relation d'Antionio Pigafetta du
1er tour du monde.
Le navire décide de rentrer en Espagne après un séjour dans les
iles aux Epices (Iles Molusques). Ils veulent continuer vers
l'ouest au lieu de faire demi-tour. En effet, bien que cet itinéraire
traverse la zone portugaise, ses marins préférent tenter un trajet
déjà reconnu plutôt qu'affronter les danger d'un retour en
arrière. Ils font ainsi le premier tour du monde.
« Votre majesté daigne apprendre que nous sommes rentrés 18 hommes
avec un seul des 5 navires que Votre Majesté avait envoyés. Votre
Majesté sache que nous avons trouvé le camphre, la canelle, et les
perles. Qu'elle daigne estimer à sa valeur que nous avons fait le tour de
la terre et que, partie vers l'Ouest, nous revenons par l'Est. >>
Extrait de la lettre de Juan Sebastian Elcano adressée à l'Empereur
Charles Quint, le 7 septembre 1522.