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Dans ce contexte, que peuvent bien apporter de nouveau à cette révolution historique les évolutions pathétiques
- mais survalorisées financièrement - d'un genre artistique aujourd'hui vieux d'un siècle, si ce n'est les recettes ringardes,
épuisées et passées de mode d'un académisme faussement moderne. Tous les créateurs cités et c'est déjà leur faire
beaucoup d'honneur car ils pourraient croire un instant, dans leur immense vanité, s'installer dans l'histoire de l'art-
pensent produire des ceuvres originales alors qu'ils ne sont que les succédanés hébétés, décadents et fatigués d'un lointain
dadalsme dont ils ne forment plus que les excroissances anémiées. C'est bien le propre des époques maniéristes. Ils font,
certes, mais «à la manière de», faiseurs de quelque chose qu'ils n'ont jamais inventé - n'est pas Marcel Duchamp qui
veut - et dont ils sont bien incapables de renouveler la sève, car il leur manque l'inspiration et l'imagination qui va de
pair.
Nous souhaitons un humanisme radical, défini par l'exaltation ni dégradante ni dégradée de l'homme et de la
vie, car l'art doit élever la condition humaine et non la dénigrer.
Nous opposons un humanisme radical, défini par l'exaltation - ni dégradante ni dégradée de l'homme et de la
vie, car l'art doit élever la condition humaine et non la dénigrer ou la présenter simplement sous ses aspects les plus
triviaux et «déjectifs», dernière manifestation du stade anal.
Rendons toute son importance à la splendeur du geste artistique et à la noblesse des matières employées par ses
interprètes inspirés: pigments naturels, sanguine, bronze, marbre ou aquarelle. Les moyens technologiques ont leurs
propres vertus et potentialités, qui sont immenses, mais un écran tactile aussi fin et pixelisé soit-il, ne remplacera jamais
le côté charnel de ces substances dont la texture plus ou moins souple et rugueuse est comparable au grain de la peau,
avec toute la sensualité que cela suppose.
Le lyrisme et la sublimation vaincront l'avilissement et l'abrutissement. Le philosophe Malebranche voulut
prouver que l'âme habitait également la matière ou, si l'on préfère, les choses inertes de l'existence. Quelle preuve plus
éclatante existe-t-il de ce postulat que la contemplation d'une couvre magistrale d'un passé pas si lointain? Les velours
surnaturels d'un Vermeer, les corps livides et désarticulés du maître de Flémalle, les troncs torturés des oliviers de Van
Gogh, les cieux écrasants de menace et les forêts obscures de Caspar David Friedrich en quête de foi et d'espérance
parmi les tempêtes de la vie, ou la beauté sublime d'une piéta de Michel-Ange reflet du paradis des anges, sont
l'expression matérielle même de cette transcendance qui peut, qui doit se transmettre de l'artiste à l'objet qu'il façonne
avec amour et spiritualité.
L'art a perdu son âme. Il faut le réanimer par l'enchantement de l'imaginaire, de la beauté, de la splendeur et du
mythe sacré.
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