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Pouvez-vous m'aider avec ce texte pour répondre aux questions qui se trouvent à la fin s'il vous plaît, merci.

Contrairement à ce que suggèrent certaines descriptions trop naïves, nous faisons d'autant plus l'expérience du temps que nous faisons moins celle du mouvement ou du changement. Que sent en effet un malade isolé, la nuit, dans le vaste silence de l'hôpital assoupi ? Que perçoit le prisonnier dans son cachot, après qu'il aura compté le nombre de portes que son geôlier aura verrouillées en s'en allant ? Que perçoit la sentinelle qui a pris son tour de garde aux avant-postes, alors qu'il n'y a pas de lune et que la brume a dissous toutes formes ? Comme ainsi passent les heures, ainsi parfois passent aussi les jours et même les semaines : sans nulle intrusion qui vienne rompre cette silencieuse et opaque indifférenciation, même si elle n'a rien à percevoir, la conscience toutefois n'est pas sans perception. Car c'est une même chose de sentir que plus rien ne se passe et de sentir passer le temps. Si toute forme perçue se détache sur un fond indifférencié, inversement c'est ce fond qui devient forme et que nous venons à percevoir dès lors que la forme s'évanouit et que la différence se dissipe. De la même manière, le temps dans ces conditions n'est plus le fond inaperçu de toute perception : c'est maintenant le pur objet de la perception. En sentant que nous ne percevons plus rien, nous nous sentons cependant percevoir; et puisque le temps est l'étoffe même de la perception, ce que nous percevons alors, c'est le temps.

Nicolas Grimaldi, Ontologie du temps, 1993.


1. Dégagez la thèse du texte, le problème auquel elle répond, et la progression logique du texte.
2. Expliquez les lignes 9 à 16 (de « Car c'est une même chose...» à la fin).​

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