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Bonsoir pouvez-vous m’aider pour cette question analyser la manière dont Manon Roland conçoit le rôle politique intellectuel des femmes (doc1 et 5)

Doc 1 : Brissot vint nous visiter […]. Il nous fit connaître ceux des députés que d’anciennes relations ou la seule conformité des principes et le zèle de la chose publique réunissaient fréquemment pour conférer sur elle. Il fut même arrangé que l’on viendrait chez moi quatre fois la semaine dans la soirée, parce que j’étais sédentaire, bien logée, et que mon appartement se trouvait placé de manière à n’être fort éloigné d’aucun de ceux qui composaient ces petits comités.

Cette disposition me convenait parfaitement ; elle me tenait au courant des choses auxquelles je prenais un vif intérêt ; elle favorisait mon goût pour suivre les raisonnements politiques et étudier les hommes. Je savais quel rôle convenait à mon sexe, et je ne le quittai jamais. Les conférences se tenaient en ma présence sans que j’y prisse aucune part ; placée hors du cercle et près d’une table, je travaillais des mains, ou faisais des lettres, tandis que l’on délibérait ; mais eussé‑je expédié dix missives, ce qui m’arrivait quelquefois, je ne perdais pas un mot de ce qui se débitait, et il m’arrivait de me mordre les lèvres pour ne pas dire le mien. […] Là, on examinait l’état des choses, celui de l’Assemblée, ce qu’il conviendrait de faire, comment on pourrait le proposer, les intérêts du peuple, la marche de la cour, la tactique des individus. Ces conférences m’intéressaient beaucoup, et je ne les aurais pas manquées, quoique je ne m’écartasse jamais du rôle qui convenait à mon sexe.


Manon Roland, Mémoires, publication posthume

Doc 5: Je m’arrête ici un moment pour éclairer les doutes et fixer l’opinion de beaucoup de personnes [qui] me supposent avoir eu dans les affaires un genre d’influence qui n’est pas le mien. L’habitude et le goût de la vie studieuse m’ont fait partager les travaux de mon mari tant qu’il a été simple particulier. […] Il devint ministre : je ne me mêlai point de l’administration ; mais s’agissait‑il d’une circulaire, d’une instruction, d’un écrit public et important, nous en conférions suivant la confiance dont nous avions l’usage, et, pénétrée de ses idées, nourrie des miennes, je prenais la plume que j’avais plus que lui le temps de conduire. […] Je mettais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d’autorité de la raison et de charmes du sentiment qui n’appartiennent peut-être qu’à une femme sensible douée d’une tête saine.


Manon Roland, Mémoires, publication posthume.


Texte doc 2
Madame Roland et les salons girondins
Pendant la Révolution, Madame Roland anime un salon où elle reçoit les principales figures des Girondins, à l’image du député Jacques Pierre Brissot.

Brissot vint nous visiter […]. Il nous fit connaître ceux des députés que d’anciennes relations ou la seule conformité des principes et le zèle de la chose publique réunissaient fréquemment pour conférer sur elle. Il fut même arrangé que l’on viendrait chez moi quatre fois la semaine dans la soirée, parce que j’étais sédentaire, bien logée, et que mon appartement se trouvait placé de manière à n’être fort éloigné d’aucun de ceux qui composaient ces petits comités.

Cette disposition me convenait parfaitement ; elle me tenait au courant des choses auxquelles je prenais un vif intérêt ; elle favorisait mon goût pour suivre les raisonnements politiques et étudier les hommes. Je savais quel rôle convenait à mon sexe, et je ne le quittai jamais. Les conférences se tenaient en ma présence sans que j’y prisse aucune part ; placée hors du cercle et près d’une table, je travaillais des mains, ou faisais des lettres, tandis que l’on délibérait ; mais eussé‑je expédié dix missives, ce qui m’arrivait quelquefois, je ne perdais pas un mot de ce qui se débitait, et il m’arrivait de me mordre les lèvres pour ne pas dire le mien. […] Là, on examinait l’état des choses, celui de l’Assemblée, ce qu’il conviendrait de faire, comment on pourrait le proposer, les intérêts du peuple, la marche de la cour, la tactique des individus. Ces conférences m’intéressaient beaucoup, et je ne les aurais pas manquées, quoique je ne m’écartasse jamais du rôle qui convenait à mon sexe.


Manon Roland, Mémoires, publication posthume


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