Bonjour je suis en 3ème et c'est noté, vous pouvez y répondre s'il vous plaît.

Le texte :

Lorsque je l'aidais, dans le petit champ qu'il cultivait, notamment à l'époque ou il fallait planter les pommes de terre ou les arracher avec une binette et un lourd panier en fil de fer que je traînais derrière moi, je ne cessais de lui poser des questions. Il ne cessait de me demander d'être un peu silencieux avec une gamme qui allait de la gentillesse bienveillante, au début, à l'énervement malgré tout contenu, à la fin. Je l'interrogeais sur ses parents, que je n'ai pas connus, sur son enfance [...]. Pendant que je le pressais de questions et qu'il éludait au mieux, je regardais ses gestes ses mains, ses bras, ses doigts, le détail des mouvements de chaque partie de son corps. J'admirais, moi qui étais tout tordu avec mon panier, qu'il fût cassé en deux, comme à l'équerre, les jambes raides et tendues, droites, le buste penché, faisant un angle parfait, les bras effectuant leur geste, précis et efficace : un coup de binette, de la terre enlevée ici, faisait un petit tas là, juste le temps, pour moi, de lancer ma petite pomme de terre au milieu du petit cratère, dans le rythme et avec la cadence, de sorte que le coup suivant permette un nouveau trou, dont la terre servait à combler le précédent. Et ainsi de suite. Il avançait, ses pas étaient réguliers, sa progression aussi ; je titubais, mes pas étaient désordonnés, ne parlons pas de progression. Lui, silencieux, moi, étourdissant de paroles. Chacune des occasions qui me fut donnée de planter des pommes de terre, ou de travailler avec lui dans le champ, me permit de constater que, s'il parlait peu, mon père disait ce qu'il faisait et faisait ce qu'il disait. Ainsi promettait-il quelque chose pour mon aide au travail de la terre : « toute peine mérite salaire », disait-il. Et j'avais toujours le loisir de constater que le geste était joint à la parole. Presque rien, peu de chose, mais une preuve que les mots doivent énoncer et annoncer ce que l'on va faire, et qu'il s'agit de respecter la parole donnée. Mon père ne me fit pas beaucoup de promesses dans mon existence d'enfant, mais il les a toutes tenues. Ce n'est que plus tard, sans lui, que j'appris que les mots peuvent aussi servir pour de moins honorables causes.

Les questions :

1. Relevez le temps dominants dans le texte.
2. Trouvez deux champs lexicaux ( un qui caractérise le père et un qui caractérise le fils ) afin de relever les différences entre les deux personnages.
3. Quelle est la qualité de la parole du père ?
4. Relevez les adjectifs qui caractérisent le père et le narrateur enfant au travail ? ( Paragraphe 1 ) lequel est mis en valeur ?
5. Quels sentiments le narrateur éprouve-t-il pour son père ?​