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Chap 1 La Première Guerre mondiale : vers une guerre totale (1914-1918)
L'historien britannique, John Horne, spécialiste des atrocités et plus largement des violences faites aux civils, a bien expliqué que,
pendant la Première Guerre mondiale, le « non-combattant n'est pas a hors du combat » L'exemple du génocide arménien permet
de poser la question de la violence de masse exercée contre des civils pendant le Premier Conflit mondial.
Le processus de totalisation de la guerre provoque:
La mobilisation de masse et la propagande conduisent à identifier les populations civiles comme partie intégrante de l'effort de
guerre et donc comme cible potentielle;
La propagande a pour effet de diaboliser des ennemis extérieurs et intérieurs. Ces derniers sont accusés d'affaiblir le pays et
deviennent des boucs émissaires
Ce processus conduit à la pratique de violences contre les civils.
A la veille de la guerre, environ deux millions de personnes de confession arménienne vivaient dans l'empire ottoman. A la fin de la
guerre, entre 50 et 70% de cette population avaient été tués, « victimes directes de massacres perpétués sur des critères de race et ont
péri dans des violences dont de nombreux témoignages autorisés soulignent le caractère effrayant » (Vincent Duclert, « La destruction
des Arméniens», dans Stéphane Audoin-Rouzeau, dir., Encyclopédie de la Grande Guerre 1914-1918. Histoire et culture, Paris, Bayard,
2004, p. 381). Dès la fin de l'année 1914, des massacres de civils arméniens eurent lieu. Le désastre militaire de Sarikamisch de janvier
1915 dont les Ottomans tinrent responsables les Arméniens ne suffit donc pas à expliquer le déclenchement des violences. Cependant,
après cette défaite, les Arméniens furent clairement identifiés comme des ennemis intérieurs. En juin 1915, un ordre fut donné à
Farmée ottomane par le Ministre de l'intérieur de déporter les populations arméniennes jugées responsables de trahison. Elles
devaient donc être mises à l'écart. Une déportation fut donc organisée. Les hommes furent souvent séparés du reste de la population
et exécutés avant de partir. Les femmes, les enfants et les vieillards mourraient en route. Rien n'avait été prévu pour assurer leur
ravitaillement. Les plus faibles étaient achevés. D'autres furent enterrés vivants dans des grottes ou brülés vifs. Arrivés dans les camps
installés dans le désert en Mésopotamie et en Syrie, les rescapés moururent de faim, de soif ou d'épuisement.
Il semble que la guerre a radicalisé les violences commises contre les Arméniens au sein de l'Empire ottoman : il y avait déjà eu des
massacres d'Arméniens depuis le dernier tiers du XIXème siècle (les Arméniens ayant été jugés responsables par le sultan des défaites
militaires de l'Empire ottoman dans les guerres balkaniques).
Les travaux de l'historien anglais Donald Bloxham qualifient ces massacres de génocide, terme refusé par les autorités turques. Il faut
rappeler ici la définition du génocide. Ce mot a été inventé par le juriste Raphaël Lemkin en 1944 pour définir les crimes nazis commis
contre les Juifs, les Slaves et les Tziganes pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que ceux perpétrés contre les Arméniens en 1915
et les Assyriens en Irak en 1933. Ce terme a été introduit dans le droit international en 1948. L'article 2 de cette convention insiste
notamment sur la notion d'intention de détruire. Pour Donald Bloxham, un vaste et volontaire processus d'extermination a bien eu lieu
puisque le 27 mai 1915 est promulguée une loi provisoire autorisant les autorités militaires turques à ordonner les déportations de
civils arméniens dans l'intérêt de la sécurité » et en cas de nécessité militaire ».
Résumer le texte ci-dessus (repérer les informations importantes et les réécrire sous la forme d'un texte court):

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