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Elle prit sa bougie, sortit, et descendit pour gagner la serre. Le Jésus était tour au bour, dans un petit salon qu'on fermait par une porte vitrée afin que l'hum.
dité des terres ne détériorât point la toile.
Cela faisait une sorte de chapelle dans une forêt d'arbres singuliers.
Quand Mme Walter entra dans le jardin d'hiver, ne l'ayant jamais vu que plein de lumière, elle demeura saisie devant sa profondeur obscure. Les lourdes plantes des pays chauds épaississaient l'atmosphère de leur haleine pesante. Et les portes ni'étant plus ouvertes, l'air de ce bois étrange, enfermé sous un dôme de verre, entrait dans la poitrine avec peine, étourdissait, grisait, faisait plaisir et mal, donnait à la chair une sensation confuse de volupté énervante et de mort.
La pauvre femme marchait doucement, émue par les ténèbres où apparais-saient, à la lueur errante de sa bougie, des plantes extravagantes, avec des aspects de monstres, des apparences d'êtres, des difformités bizarres.
Tout d'un coup, elle aperçut le Christ. Elle ouvrit la porte qui le séparait d'elle, 15 et tomba sur les genoux.
Elle le pria d'abord éperdument, balbutiant des mots d'amour; des invocations passionnées et désespérées. Puis, l'ardeur de son appel se calmant, elle leva les yeux vers lui, et demeura saisie d'angoisse. Il ressemblait tellement à Bel-Ami, à la clarté tremblante de cette seule lumière l'éclairant à peine et d'en bas, que ce 20 n'était plus Dieu, c'était son amant qui la regardait. C'étaient ses yeux, son front,
l'expression de son visage, son air froid et hautain !
Elle balbutiait : «Jésus ! - Jésus ! - Jésus ! » Et le mot « Georges » lui venait Aux lévres. Tout à coup, elle pensa qu'à cette heure même, Georges, peut-être, possédait sa fille. Il était seul avec elle, quelque part, dans une chambre. Lui ! lui !
avec Suzanne !
Elle répétait : « Jésus !... Jésus ! » Mais elle pensait à eux... à sa fille et à son amant ! Ils étaient seuls, dans une chambre... et c'était la nuit. Elle les voyait. Elle les voyait si nettement qu'ils se dressaient devant elle, à la place du tableau. Ils se souriaient, ils s'embrassaient. La chambre était sombre, le lit entrouvert. Elle 30 se souleva pour aller vers eux, pour prendre sa fille par les cheveux et l'arracher de cette étreinte. Elle allait la saisir à la gorge, l'étrangler, sa fille qu'elle haissait, sa fille qui se donnait à cet homme. Elle la touchait... ses mains rencontrèrent la toile. Elle heurtait les pieds du Christ. Elle poussa un grand cri, et tomba sur le dos. Sa bougie, renversée, s'éteignit.
Que se passa-t-il ensuite ? Elle rêva longtemps des choses étranges, effrayantes.
Toujours Georges et Suzanne passaient devant ses yeux enlacés avec Jésus-Christ qui bénissait leur horrible amour.

Elle sentait vaguement qu'elle n'était point chez elle. Elle voulait se lever, fuir, elle ne le pouvait pas. Une torpeur l'avait envahie, qui liait ses membres et ne lui laissait que sa pensée en éveil, trouble cepen-dant, torturée par des images affreuses, irréelles, fantastiques, perdue dans un songe malsain, le songe étrange et parfois mortel que font entrer dans les cerveaux humains les plantes endormeuses des pays chauds, aux formes bizarres et aux parfums épais.
Le jour venu, on ramassa Mme Wal-ter, étendue sans connaissance, presque asphyxiée, devant Jésus marchant sur les Nots. Elle fut si malade qu'on craignit pour 55 sa vie. Elle ne reprit que le lendemain l'usage complet de sa raison. Alors, elle se mit à pleurer.


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